Exposition la Chambre d'Echo
Publié par Kissia Ravanel, le 20 septembre 2013 3.6k
Exposition Thinkrotron, la Chambre d'Echo de Laurent Mulot par Abdelkader Damani, Commissaire de l'exposition
Thinkrotron La Chambre d'Echo est une coproduction CCSTI-La Casemate, Muséum de Grenoble présenté du 5 octobre 2013 au 5 janvier 2014 au Muséum de Grenoble.
Cette exposition est le fruit d'une collaboration entre l'artiste Laurent Mulot, l'ESRF (European Synchrotron Radiation Facilitiy), le Muséum de Grenoble et le CCSTI-Grenoble La Casemate.
L'exposition "La Chambre d'Echo" de Laurent Mulot est inaugurée au Muséum de Grenoble le 4 octobre à 17h30 dans le cadre du parcours inaugural de la Biennale Arts-Sciences, Rencontres-I
Laurent Mulot est invité en résidence en 2012 sur le territoire du Synchrotron par le Centre de culture scientifique, technique et industrielle (CCSTI) la Casemate, à Grenoble. Après de nombreuses rencontres avec des scientifiques et des habitants de Grenoble, l’artiste crée un Thinkrotron. Le Thinkrotron est, pour Laurent Mulot, un accélérateur de pensée et non plus de particules. Cette œuvre se décline en un triptyque : La Chambre d’Écho exposée au Muséum de Grenoble, Mnémosyne exposée sur le Plateau de l’Hôtel de Région à Lyon, et 844 m d’art, une performance artistique réalisée par les visiteurs. Les trois volets de cette œuvre questionnent « la mémoire, l’histoire, l’oubli ».
Le Synchrotron est un accélérateur utilisé sur le Polygone Scientifique de Grenoble, où des particules lancées à grande vitesse dans un anneau de 844 m émettent une lumière très pénétrante, dite lumière synchrotron. Elle est utilisée par les scientifiques dans de multiples expériences (cabanes), pour l’exploration des biomolécules, nanomatériaux, catalyseurs en action, fossiles ou objets précieux du patrimoine. Il s’agit donc de rendre visible l’infiniment petit et de décrypter la matière. Pour l’artiste, c’est une machine à remonter le temps.
C’est à partir de cette réflexion que va naitre, au Muséum de Grenoble, l’exposition la Chambre d’Echo, deuxième volet du triptyque Thinkrotron. Après plusieurs visites des réserves du Muséum, le regard de l’artiste s’arrête sur la collection des objets humides (ensemble d’animaux conservés dans du formol ou de l’alcool) et du paradoxe dans lequel ils sont : ce qui caractérise l’ensemble de ces objets est leur progressive « perte de mémoire ». Parallèlement à cela, Laurent Mulot découvre le « MIND 1024 » (machine à interaction neuronale démodulée), un « neurocomputer » doté de 1024 neurones artificielles. Une machine conçue pour simuler le fonctionnement du cerveau. Après avoir fonctionné entre 1992 et 1997 le MIND 1024 est définitivement arrêté en 1998 ; il est, lui aussi, conservé tel un objet mémoriel. La chambre d’Echo pose la question : qu’en est-il de ces oublis conservés ? La réponse de l’artiste est une installation ou trois rêves échangent leurs récits respectifs : les « Humides », le « Mind 1024 » et la parole, parfois hésitante, d’habitants et de scientifiques sur ce que la mémoire veut bien dire.
La Chambre d’Echo se poursuit sur la mezzanine dans un va et vient entre la résidence de l’artiste à Grenoble et l’ensemble de son œuvre. Une boîte « tatouée » de listes de noms, ce sont toutes les personnes, objets humides compris, que l’artiste rencontre dans son œuvre depuis 2001. A l’intérieur de ce « totem » le souvenir d’une humanité à jamais perdue. En face, un triptyque de vidéos met en scène la parole du taxidermiste du Musém de Grenoble dont le discours brouille les pistes entre ressemblance et création, une histoire de l’art personnelle et très particulière. Des personnes assises dans un environnement surréel, les cabanes d’expériences du Synchrotron, lisent des fragments de poésie. Au centre, l’écho d’image souligne la survivance des représentations.
Du 5 octobre au 5 janvier infos pratiques au Muséum de Grenoble
Pour en savoir plus vous pouvez télécharger ci-dessous le programme, le dossier de presse ou le guide pédagogique de l'exposition.