Exploration des coulisses de l’Hexagone : quand l’art et la science s’unissent sur scène
Publié par Mélie Radufe--Blanc-Mathieu, le 29 décembre 2023 960
Vous êtes-vous déjà rendu à l’Hexagone, la scène nationale située à Meylan ? Si ce n’est pas le cas, venez découvrir avec nous ce lieu et ses projets.
Créée en 1976, cette salle de spectacle avait la particularité de posséder une scène en forme d’hexagone. Cet agencement permettait au public de circuler autour de la scène, mais c’est surtout ce qui lui a valu son nom : l’Hexagone. Aujourd’hui, la salle a bien changé, une nouvelle scène et l'installation des fameux sièges rouges permettent d'accueillir 543 spectateurs.
L'établissement ouvre ses coulisses à notre classe de Master 1 CCST de Grenoble. Nous commençons la visite avec la rencontre de Cécile Guignard, secrétaire générale à l’Hexagone. Elle nous explique tout d’abord que l’Hexagone est une scène nationale. Ce label est décerné par le ministère de la Culture à des théâtres en France qui sont repérés pour la qualité, la diversité et la pluridisciplinarité de leur programmation. En Isère, deux scènes nationales se partagent le territoire : la MC2 et l’Hexagone. Avec le 77 autres scènes nationales françaises, elles ont 3 missions :
- Programmer tous les genres du spectacle vivant (théâtre, musique, danse, cirque, etc.).
- Soutenir les artistes dans la création.
- Travailler sur le territoire pour faire découvrir le spectacle vivant à tous les publics (scolaires, secteur social, comité d’entreprise).
L’Hexagone est une petite structure puisqu’elle comprend 17 salariés et une seule salle. Cette unique salle pose une contrainte pour l’accompagnement des artistes dans leur processus de création.
Toutefois, l’Hexagone se démarque par la relation art et science dans sa programmation. Les œuvres proposées sont effectivement le fruit du travail d’artistes avec des scientifiques de toute discipline : sciences molles comme sciences dures.
Cette structure se distingue également par son travail pour la découverte de la culture sur le territoire (médiation) en créant des lieux de découvertes, rencontres, débats. C’est notamment le cas de l’Atelier Art et Science et de la Biennale Experimenta, dont nous parlerons plus en détail Laurence Bardini (directrice de la communication) et Nathalie Soulier (chargée de communication et webmestre) plus tard dans l’après-midi.
Cécile Guignard finit cette présentation en nous expliquant que 3 verbes forment la colonne vertébrale de l'Hexagone : Voir (convaincre des personnes de voir des œuvres), Faire (leur permettre d’aller à la rencontre des artistes, visiter le théâtre, etc.) et Penser (prolonger le débat pour réfléchir sur ce que ces œuvres nous apportent)
Astérismes, la multidiffusion du son
En milieu d'après-midi, nous rencontrons Aki Ito (compositrice) et Jean-Philippe Lambert (chargé de la partie technique), qui nous présentent leur œuvre en préparation : Astérismes.
Ces deux artistes sont actuellement en résidence à l’Hexagone jusqu’à la création en juin 2024. Ils travaillent sur un projet à deux facettes : un concert et une installation autonome sous forme d'installation musicale immersive en continu. Les astérismes sont les lignes qu’on peut tracer entre les étoiles pour faire naître des constellations. Dans leur projet, ils cherchent à tisser des liens sonores entre les participants. L’objectif est de se sentir immergé grâce à une multidiffusion du son sur les téléphones portables du public, et de pouvoir vivre une écoute individuelle mais aussi collective.
Ce projet n'est pas un partage des sciences ni de la médiation scientifique. C'est l’utilisation des sciences pour faire de l'art, et questionner les technologies et la science dans la société.
Bien plus qu’une salle de spectacle
Suite à cette expérience, nous avons rejoint Laurence Bardini (directrice de la communication) et Nathalie Soulier (chargée de communication et webmestre) pour parler plus en détail de la stratégie de communication de l’Hexagone.
Après nous avoir expliquer leurs métiers respectifs, leurs propos se sont tournés vers deux projets portés par l’Hexagone : la Biennale Experimenta et l’Atelier Art Science.
La Biennale Experimenta
Comme son nom l’indique, cette biennale à lieu tous les deux ans sur Grenoble. Pendant 10 jours, les scènes de spectacle de l'agglomération grenobloise accueillent des spectacles liant l’art et la science. La Bastille accueille également une exposition et un salon est organisé à Minatec avec la présence des artistes, des scientifiques et des médiateurs.
La prochaine Biennale Experimenta aura lieu en janvier 2025, et nous pourrons notamment y retrouver Aki Ito et Jean-Philippe Lambert avec leur œuvre Astérismes.
L’Atelier art science
L’atelier est une collaboration entre l’Hexagone et le CEA (Commissariat à l’Energie Atomique). Depuis 2007, l’atelier a pour but de créer et d'innover aux croisements des arts, des sciences et des technologies. L’objectif commun est de soutenir la création contemporaine et d’accompagner dans la production, la création, la mise à disposition d’espaces de travail et de soutien financier.
Pour terminer cette visite, nous avons rencontré Estelle Demarcke, directrice de production à l’Hexagone, qui nous a partagé sa passion pour son métier. Vous pouvez retrouver son portrait dans l’article “Portrait d’Estelle DEMARCKE, une passionnée à la croisée des arts et des sciences” que nous avons réalisé suite à sa rencontre.
Il est temps pour nous de baisser le rideau sur cette visite. Nous remercions les professionnels que nous avons rencontrés, tous passionnés par leur métier, ils nous ont emmené dans leur univers et ce fut un beau moment.
Si comme nous, vous souhaitez assister aux créations d’artistes et scientifiques, n’hésitez pas une seconde et rendez-vous sur le site de l’Hexagone pour découvrir la programmation.
Mélie Radufe, Angélique Noël, Juliette Robert-Soriano.