Au cœur des coulisses de la scène nationale de l'Hexagone, Estelle  Demarcke, directrice de production, nous a ouvert les portes de son  univers. Son enthousiasme, tel qu'illustré dans la photo ci-contre,  témoigne d'un partage captivant sur son parcours professionnel et ce  qui l'anime dans son métier. En effet, à la croisée des mondes  artistique et scientifique, Estelle Demarcke incarne avec passion le  rôle de cheffe d'orchestre au sein de l'Hexagone. Sa fonction de  Directrice de production et Coordinatrice de l'Atelier Art et Science reflète un parcours singulier, marqué par l'engagement social et la volonté constante de créer des ponts entre les artistes et les chercheurs.

Un soutien sans faille aux artistes ! 

Le métier de direction de production prend une dimension spécifique dans le contexte d'une scène nationale. Pour Estelle, il s'agit avant tout de soutenir la création contemporaine (musicale, visuelle, vivante...) à travers la production et la mise en œuvre de projets pluridisciplinaires. Cela passe par trouver des lieux de résidence et apporter des moyens techniques, humains ou financiers. En tant que scène labellisée, l'Hexagone se positionne comme un espace favorisant la rencontre entre artistes et chercheurs, stimulant ainsi des collaborations inédites. Estelle rencontre ces artistes et chercheurs, facilitant la collaboration entre ces deux mondes. Elle accompagne pas moins d’une quinzaine de projets par an, apportant les moyens nécessaires à leur réalisation.

Un métier où on ne s'ennuie jamais…

Ce qui est revenu durant notre échange, c’est qu’il y a beaucoup à faire ! En revanche, aucun projet ne se ressemble, car ce qui caractérise le plus le métier d'Estelle, c'est la diversité des projets qu'elle accompagne. Chaque collaboration est unique, offrant un défi nouveau à relever. Depuis 2023, l'équipe s'investit également dans la production déléguée, gérant le cycle de vie complet des projets, de l'idée à la diffusion. Estelle apprécie cette ébullition constante et originale autour des projets qu’elle accompagne.

“Nous travaillons sur des sujets de société contemporains, cherchant des approches artistiques qui surprennent et décalent les perspectives habituelles.“

Un parcours singulier mais empreint de passion

Après des études en commerce, sans vraiment savoir quoi faire, et un détour dans le secteur des ONG de solidarité internationale, Estelle ressent le besoin de donner une dimension artistique à son parcours. Son engagement dans les musiques électroniques la conduit à créer le Festival Rivages électroniques en 2016, marquant un tournant vers le monde de la production artistique et de l'art et science. 

“Ayant la bougeotte et ayant la volonté de bien comprendre ce qui m'entourait, j’ai travaillé dans différents types de structures [...] mais à côté de ça, j'avais toujours une énorme appétence pour les arts en général et un petit côté geek. “

Finalement, ses expériences passées font sa force ! Elle a toujours eu la volonté d'avoir une utilité sociale dans son métier. Les compétences en gestion de projet acquises dans le domaine des ONG s'appliquent parfaitement à la direction de production, permettant de concilier passion artistique et engagement social.

Arts et sciences, une quête de sens ?

Pour Estelle, le mélange de l'art et de la science est très inspirant. La collaboration entre ces deux univers, souvent méconnus l'un de l'autre, offre une richesse inédite. Les artistes font de la recherche, se réapproprient leur art, et les chercheurs peuvent apporter une dimension sensible à leur travail. Cette synergie crée un échange constant et stimulant. C'est une quête de sens qui profite autant aux artistes qu'aux chercheurs. De plus, la forme artistique à vocation à être vue, entendue ou observée et va atteindre des publics qui ne seraient pas allés vers les sciences en premier sans cette dimension sensible et artistique. 

Foncez découvrir ! 

Comme Estelle, nous sommes sûres que vous trouverez de l'intérêt pour le croisement entre l'art et la science. Si vous souhaitez découvrir ce domaine, voici le conseil d’Estelle : “Participez !”. Elle mentionne des événements tels que le Festival multiplica au Luxembourg, la biennale Némo en France, et, bien sûr, la Biennale Experimenta à Grenoble. Ces espaces offrent une diversité d'œuvres et de conférences, constituant une belle approche pour comprendre la relation entre arts et sciences.

À travers son parcours et son engagement, Estelle Demarcke induit la rencontre et la passion qui unissent deux mondes apparemment éloignés, démontrant que l'art et la science peuvent s'enrichir mutuellement.

Mélie Radufe, Angélique Noël, Juliette Robert-Soriano.