De la recherche à l’action concrète, une communauté pour prendre en compte le changement climatique et contribuer à son atténuation et à l’adaptation des territoires

Publié par GREC Alpes Auvergne, le 10 janvier 2024   1.3k

En 2023, le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat, ou GIEC, a achevé la publication de son 6eme rapport de synthèse pour évaluer l’ampleur du changement climatique, en identifier les causes et les conséquences. Le GIEC n’est pas une organisation scientifique mais une émanation de l’ONU, une structure hybride qui réunit scientifiques et représentants des États. Il s’appuie sur les travaux publiés par l’ensemble de la communauté scientifique internationale pour réaliser un état des lieux des connaissances actuelles. Ce travail de synthèse fait ensuite l’objet d’un résumé pour les décideurs approuvé par les représentants gouvernementaux. La forme comme le fond, le fait de réunir acteurs de la recherche et gouvernementaux pour produire un ensemble de savoirs consolidés soulignent l’articulation entre l’étude du changement climatique, les avancées scientifiques, et les impératifs de traduction opérationnelle. Ces dernières découlent de la prise en considération des conséquences du changement climatique et de notre responsabilité collective dans le phénomène et l’activation des leviers pour le limiter.

Pourtant, sur la forme comme sur le fond, le GIEC reste une instance internationale assez éloignée des territoires et les conclusions de ses travaux s’intéressent avant tout à l’échelle planétaire. La traduction opérationnelle, quant à elle, repose essentiellement sur des ressorts locaux. C’est précisément pour réaliser ce lien entre les niveaux globaux et locaux que se sont créés, en France, les Groupes Régionaux d’Expertise sur le Climat (GRECs). Ils visent à faire vivre les recherches sur le climat et sur tous les autres volets environnementaux et sociétaux s’y rapportant. En clair, ils travaillent à ce que les connaissances et enjeux du changement climatique se diffusent dans les différents sphères sociales et deviennent un élément ordinaire des prises de décision et de définition des politiques publiques. Les GRECs se définissent donc comme une interface entre la science et la société, avec le double objectif de faciliter l’appropriation des résultats par le grand public, techniciens et décideurs des collectivités locales tout en alimentant en retour les recherches académiques pour une meilleure prise en compte des besoins opérationnels dans la production de connaissances nouvelles.

Les GRECs, des recherches disséminées mais pas isolées !

Sorte de déclinaisons locales du GIEC, les GRECs articulent la question du changement climatique avec les différents contextes locaux. Ils enrichissent les connaissances du GIEC avec celles disponibles dans une région donnée. Il existe ainsi plusieurs groupes disséminés en région comme le montre la carte française des GRECs. Tous ne se nomment pas GREC, chacune de ses structures possède un fonctionnement et une histoire qui lui sont propres, mais tous poursuivent des buts similaires !

Ces disparités sont liées à l’origine même des GRECs qui se sont constitués indépendamment les uns des autres. Le besoin d’une information concrète sur l’évolution du climat a précédé celui d’organiser les GRECs entre eux. Néanmoins, face à la multiplicité des sollicitations, le besoin de mettre en commun les éléments de réponse s’est fait sentir. Les GRECs se sont ainsi progressivement constitués en réseau dans une perspective de cohérence de leurs actions.

Quelle place pour le GREC Alpes Auvergne dans tout ça ?

Le nouveau logo du GREC Alpes-Auvergne !

Dénommé Ouranos-AURA jusqu’en 2022, le GREC Alpes Auvergne, marque le début d’une nouvelle étape de son existence : renouvellement de ses instances de pilotage (Comité de pilotage élargi et mise en place d’un Comité scientifique ainsi que d’un comité d’acteurs) et changement de contexte (coordination des GRECs à l’échelle nationale).

Cette nouvelle dynamique reste au service des mêmes objectifs :

  • Rendre visibles, lisibles et accessibles les résultats des recherches sur le climat et les « faire atterrir » sur les territoires de l’action concrète. La création de la communauté sur Echosciences Grenoble s’inscrit tout particulièrement dans ce premier pilier de notre action.
  • Accompagner la stratégie de formation continue, prolongement naturel de l’enseignement universitaire, pour contribuer à la diffusion des connaissances. Par exemple, le GREC-AA contribue actuellement à l’effort de formation national des personnels de la fonction publique d’État aux enjeux environnementaux climat/biodiversité/ressources (25.000 agent.e.s à former dans notre région d’ici fin 2024).
  • Mettre en lien les questionnements concrets et vivant des acteur.ice.s de la société avec l’état actuel des connaissances et jouer un rôle de facilitateur par l’existence d’un guichet unique ayant pour vocation de fluidifier les échanges entre les territoires et la communauté scientifique.
  • Soutenir le développement de projets partenariaux comme un aboutissement des piliers précédents pour une meilleure compréhension des enjeux climatiques et des relations plus directes entre le monde de la recherche et le monde opérationnel. La participation au projet européen Artaclim a permis d’associer le GREC AA à la production de différents outils de sensibilisation tel que le jeu sérieux Ça chauffe pour les Alpes.

Fort de son ancrage dans la Région Auvergne- Rhône-Alpes, le GREC AA est particulièrement marqué par la présence de deux massifs montagneux (les Alpes et le Massif central) contrastés à la fois en termes de relief, d’écosystèmes et d’activités humaines qui constituent les fondements de la spécificité de ce groupe régional. La montagne constitue en effet un objet particulier, souvent présentée comme une sentinelle du climat : à la fois en première ligne des impacts du changement climatique et un laboratoire à ciel ouvert pour en observer les effets. Bien entendu, nous n’oublions pas la vallée du Rhône qui assure un rôle de charnière entre ces deux massifs.

L’ensemble de ces territoires et de leurs interdépendances constitue un terrain d’études riche et diversifié pour les scientifiques. L’objectif de cette communauté sur Echoscience Grenoble sera de vous faire découvrir ces chercheurs.euses et leurs travaux. Ce sont les scientifiques eux-mêmes qui tiendront la plume pour vous présenter chaque mois les fondements de leurs recherches, illustrés par des cas d’études locaux et qui feront grandir ainsi la communauté à l’image de la diversité des défis à relever face à l’enjeu commun qu’est le réchauffement climatique.