Dans les terriers des marmottes - Echosciences sur RCF Isère

Publié par Echosciences Grenoble, le 26 novembre 2024   77

Depuis septembre 2019, RCF Isère offre du temps d'antenne à Echosciences Grenoble, toutes les semaines dans "l'Echo des médias" des "Midis RCF" présenté par Nicolas Boutry. A partir de 2024, cette chronique se tient le mardi à 12h17 en direct. L'occasion de vous parler des derniers contenus intéressants partagés par les membres d'Echosciences. Retrouvez toutes les chroniques dans ce dossier ou sur le site de RCF-Isère !

Découvrez la chronique du 26 novembre par Agathe Julliard, en son et en texte ci-dessous :


Sur RCF Isère, c’est l’heure de l'Écho des médias. Aujourd’hui, nous retrouvons Agathe Julliard, Chargée des partenariats à Territoire de sciences, pour le média Echosciences Grenoble. Bonjour Agathe !

Bonjour Nicolas !

Alors Agathe je crois qu’aujourd’hui vous voulez nous parler des marmottes… c’est l’envie d’hiberner qui vous inspire ?

Pour être tout à fait honnête, oui, c’est vrai que j’ai un peu de mal à sortir de mon lit en ce moment…! Mais j’ai aussi lu un article sur les marmottes sur Echosciences, et j’ai eu envie de vous en parler - parce qu’après tout elles habitent nos montagnes, et il faut toujours s’intéresser à ses voisins ! donc commençons par sa carte d’identité : notre voisine la marmotte est un rongeur appartenant à l’espèce des écureuils terrestres, et elle est apparue il y a plus d’1 million d’années dans les Alpes. Elle a une longévité étonnante pour un petit mammifère, puisqu’elle peut vivre jusqu’à 15 ans. En fait, elle arrive à vivre aussi longtemps grâce à ses périodes d’hibernation : son énergie est alors préservée face aux conditions hivernales. Pour tenter de se protéger face à ses très nombreux prédateurs, terrestres comme aériens, elle s’organise en groupes parmi lesquels des individus sont lanceurs d’alerte ; au moindre danger, ils poussent des cris aigus bien connus des randonneurs.

C’est bon j’ai l’image en tête ! Je reviens sur l’hibernation parce que ça intrigue surement nos auditeurs ; est-ce qu’on sait comment ça fonctionne ?

Oui on a étudié ce phénomène. Figurez-vous Nicolas que la marmotte est un véritable bio-hacker ! pour hiberner, elle peut faire chuter sa température corporelle de 37°C à environ 6°C. Son rythme cardiaque ralentit lui aussi de manière spectaculaire : il descend à 3 à 5 battements par minute pendant l’hibernation, 90 à 140 en été,. Enfin, sa respiration devient très lente, de 16 respirations par minute à seulement 1 ou 2. Les jeunes marmottes, qu’on appelle les subordonnés - l’équivalent de nos ados - jouent un rôle crucial pendant cette période : ils émergent de temps en temps pour réchauffer les terriers, et en priorité les marmottons, avec leurs mouvements et leurs corps.
L'hibernation se termine lorsqu’elles ont épuisé l'ensemble de leurs réserves. Ce n'est donc ni la lumière ni la température qui les réveillent, mais plutôt la faim !

Comme l’odeur de la brioche et du chocolat chaud le matin alors… Mais ça, c’était pour survivre à des hivers très longs et rudes ; est-ce que le réchauffement climatique a déjà des impacts sur le comportement des marmottes ?

Comme pour toutes les espèces, le réchauffement climatique a un impact direct sur les marmottes. et On commence déjà à observer un changement dans la distribution géographique des marmottes : elles montent de plus en plus en altitude pour chercher des conditions favorables. En ce qui concerne leur phénologie, c’est-à-dire de leur biorythme et leur hibernation annuelle, les marmottes voient comme tout le monde le printemps arriver plus tôt chaque année, avec un décalage de plusieurs jours. En conséquence, et depuis les années 90 déjà, les marmottes sortent de leur hibernation en moyenne une semaine plus tôt qu'auparavant.

Comme quoi on est vraiment tous et toutes concernés… Un article Echosciences complète ce portrait robot de la marmotte et présente les résultats d’études scientifiques -notamment en Vanoise, n’hésitez pas à aller le lire ! Pour finir, une petite recommandation ?

On reste dans le thème :le festival du cinéma nature et environnement revient à Grenoble, Saint Egrève et Vizille pour une 38ème édition cette semaine. Il y a 27 films au programme et, je ne sais pas si vous l’avez vue, mais l'affiche est magnifique !

Merci Agathe, on se revoit après votre hibernation ?

Parfait on fait comme ça, merci Nicolas

Crédit photo : Christopher Fausten (@christopher_rcf)