Comment prévoir l'élévation du niveau de la mer à l'avenir ? - Echosciences chez RCF Isère
Publié par Echosciences Grenoble, le 4 avril 2021 1.4k
Depuis septembre 2019, RCF Isère offre du temps d'antenne à Echosciences Grenoble, tous les jeudis à 12h05, dans "l'Echo des médias" des "Midis RCF" présenté par Nicolas Boutry. L'occasion de vous parler des derniers contenus intéressants partagés par les membres d'Echosciences. Retrouvez toutes les chroniques dans ce dossier ou sur le site de RCF-Isère !
Retrouvez la chronique du 1er avril 2021, par Marion Sabourdy, en son et en texte ci-dessous :
Sur RCF Isère, c’est l’heure de retrouver l'Écho des médias. Aujourd’hui, nous retrouvons Marion Sabourdy, Chargée des nouveaux médias à La Casemate. Vous allez nous présenter les dernières nouvelles d’Echosciences Grenoble. Bonjour Marion !
Bonjour Nicolas !
Alors Marion, aujourd’hui, vous venez pour nous parler d’un sujet grave quoi qu’encore assez méconnu : l’élévation du niveau des mers.
Oui, Nicolas. Alors avant toute chose, saviez-vous que le niveau des mers avait beaucoup fluctué dans le passé ? A -120 000 ans, il était 10 mètres plus haut qu’actuellement. Et à - 20 000 ans, il était 125 mètres plus bas, car l’eau était stockée dans des calottes glaciaires. Actuellement, la tendance est à l’élévation très rapide à cause du changement climatique induit par les humains. A tel point que nous pourrions voir complètement disparaître les calottes glaciaires.
Je comprends l’urgence de la situation mais si les humains préhistoriques ont déjà pu s’adapter à des variations du niveau des mers, pourquoi pas nous ?
Vous avez raison Nicolas. Mais déplacer un camp de chasseurs-cueilleurs, ce n’était pas trop compliqué à l’époque. Aujourd’hui, déplacer des villes côtières comme Venise ou New York et toutes leurs infrastructures, c’est une autre paire de manches… C’est pourquoi une centaine de scientifiques de 26 institutions en Europe se sont rassemblés dans le projet “PROTECT” dédié à une meilleure prédiction de l’élévation du niveau des mers. J’ai découvert ce projet hier, grâce à un article sur Echosciences, par l’Institut des Géosciences de l’environnement, la structure qui coordonne ce projet européen. L’article héberge d’ailleurs une vidéo très bien faite et pédagogique qui résume cette question.
A quoi peut-on s’attendre alors comme élévation ?
Si nous ne suivons pas l’accord de Paris sur le climat, nous aurons une élévation de plus d’1 mètre au cours de la deuxième partie de notre siècle.
1 mètre ? Mais ça semble très faible !
Pas tant que ça. La banque mondiale a chiffré le coût d’une telle élévation : 18 000 milliards de dollars, pour protéger les populations des zones côtières dans le monde.
En effet. Alors comment faire pour prédire cette augmentation de manière précise ?
Les scientifiques du projet PROTECT s’intéressent tout particulière aux glaces continentales : les glaciers comme la mer de glace à Chamonix ou les calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique, cette dernière contenant assez de glace pour couvrir le monde entier sous 58 mètres d’eau, si elle fondait entièrement.
Ils utilisent des données historiques et mais aussi récentes récoltées sur les glaciers et des images satellites pour créer des modèles informatiques. Ensuite, les scientifiques affinent ces modèles et vérifient qu’ils fonctionnent bien pour les événements passés. Si c’est le cas, il y a de bonnes chances pour qu’ils fonctionnent bien pour prédire l’avenir. L’intérêt d’un tel projet européen, c’est de partager et comparer tous les modèles créés par cette centaine de scientifiques pour accéder le plus précisément possible à la réalité.
Pour finir, Marion, avez-vous un événement à nous partager ?
Oui Nicolas et même plusieurs ! En me penchant sur l’agenda d’Echosciences, j’ai vu fleurir de nombreux événements autour de la biodiversité ces prochains jours. Par exemple une balade commentée sur le sentier Orchidées et Papillons de la Bastille, une visite du parc Flaubert ou du Centre horticole de la Ville de Grenoble, une découverte des oiseaux du Jardin des plantes et du Parc Paul Mistral ou des plantes sauvages qui poussent entre les pavés ou encore une conférence sur la transition écologique. Tous ces événements ont lieu dans le cadre de la Biennale des villes en transition qui commence aujourd’hui, jusqu’à dimanche. Cette biennale précède un grand temps fort qui se tiendra en 2022 : Grenoble Capitale verte européenne ! Vous trouverez toutes les infos sur la Biennale sur echosciences-grenoble.fe/evenements ou sur le site de la ville de Grenoble.
Et bien merci Marion, pour ces idées sorties très printanières ! La semaine prochaine, nous accueillerons votre collègue Audrey Korczynska pour une nouvelle chronique. Bonne journée !
>> Photo : Christopher Fausten (@christopher_rcf)