Comment gérer l'électricité de demain ?
Publié par L'Ouvre-Boîte - Université Grenoble Alpes, le 17 mars 2025 1
Il est dix heures du matin quand la vingtaine d'élèves du lycée Vincent d'Indy (Privas, Ardèche) franchit les portes du G2Elab, sur la Presqu'île scientifique de Grenoble. Orphée Cugat, chercheur en génie électrique, les attend de pied ferme. Le planning de la journée est chargé et les élèves de 1ere et Terminale sortent déjà de quoi prendre des notes. A peine les présentations faites, ils parcourent déjà des salles d'expérimentation en compagnie des chercheurs et ingénieurs qui s'en occupent.
Depuis le début de l'année scolaire, les élèves du lycée Vincent d'Indy travaillent sur la production électrique et l'industrie en région Auvergne-Rhône-Alpes. Après avoir visité la centrale nucléaire de Cruas-Meysse sur les bords du Rhône, c'est entre le Drac et l'Isère qu'ils ont posé leurs valises le temps d'une journée pour échanger avec des scientifiques spécialistes du sujet.

Au détour d'un couloir, les voilà soudainement au cœur du living lab, où des expériences grandeur nature sont menées. Au sol, une immense image satellite montre les environs du laboratoire. Aux murs, des écrans monitorent en temps réel la production électrique du bâtiment et les différentes sources de consommation. Jérôme Ferrari, l'ingénieur qui travaille ici explique aux élèves l'étrange lieu où ils ont mis les pieds.

"Ici, on expérimente plein de situations pour optimiser la consommation électrique du bâtiment et du quartier." Graphiques à l'appui, il montre comment le laboratoire est capable de redistribuer sa propre production électrique aux résidences voisines, notamment le weekend lorsque ses panneaux solaires fonctionnent mais que les locaux sont vides.
Depuis leur bureau, les chercheurs sont aussi capables de réguler la température de logements expérimentaux situés à quelques rues du laboratoire. En France, le chauffage représente en moyenne 66% de la consommation des foyers. Adapter automatiquement le chauffage en fonction de la température extérieure ou de l'occupation des pièces permet de réduire drastiquement la consommation énergétique d'un logement. Ces expériences grandeur nature sont précieuses pour apprendre à gérer des réseaux de production électrique décentralisés, où chaque bâtiment comporte des éoliennes, des panneaux solaires, etc. Les enjeux sont nombreux et les élèves attentifs.
Ils le sont d'autant plus que la plupart des conversations avec les scientifiques se déroulent en anglais. Leur projet lauréat du Fonds Vittorio Luzzati est en effet porté par un enseignant qui assure des cours de sciences en anglais, langue incontournable dans le monde de la recherche.
L'après-midi est consacré à la visite du fablab mis à disposition des personnels et des étudiants et à la présentation des grands axes de recherche du laboratoire. Les élèves passent d'un atelier de menuiserie à des salles d'expérimentation sur la très haute tension, découvrant au passage toute la richesse d'un laboratoire et des métiers qui le composent.

Accueillir des lycéens au sein d'un tel laboratoire est toujours une chance. Si tous ne se tournerons pas vers une carrière scientifique, ils auront au moins pu, le temps d'une journée, toucher du doigt le monde de la recherche et franchir les portes d'un véritable laboratoire.
Cet article a été rédigé par rédigé par Quentin Daveau, assistant de médiation scientifique à la Direction de la culture et de la culture scientifique de l'Université Grenoble Alpes.