Il y a comme une coquille non ?

Publié par Guilhaume Boo, le 14 octobre 2023   2.4k

Imaginez, vous donnez des éléments de différents animaux à un enfant et lui laissez assembler le tout comme bon lui semble. Et bien il y a de très fortes chances que vous obteniez un monotrème à la fin. Car aucun groupe d'animaux n'est plus déconcertant que ce dernier dont l'égérie n'est nul autre que le seul et l'unique ornithorynque !

[Chronique] Vous avez dit animaux ? #4 :

Il y a comme une coquille non ?

I/ L’ordre des monotrèmes 

Chez la fameuse classe des mammifères il y a trois grandes familles : les marsupiaux qui possèdent une poche comme les kangourous, les placentaires qui accouchent de petits sans poches comme chez nous et …les monotrèmes qui… pondent des œufs !

L’un des représentants des monotrèmes est un animal reconnu pour être le plus bizarre du monde j’ai nommé l’ornithorynque ! Mais il n'est pas tous seul, les monotrèmes regroupent deux familles : 

Onrithorynchus anatitus   Crédit : Vern/flickr
  • Les Ornithorhynchidaes : Cette famille ne possède plus qu’une seule espèce vivante  = Ornithorynque anatitus possède un petit corps poilu, un bec de canard, des pattes palmées et une queue aplatie.
Un Échidné à bec court
Crédit : John Morton/ flickr
  • Les Tachyglossidaes : ou autrement dit les échidné, qui ne comptent que quatre espèces. Les échidnés semble être un mixte entre un porc-épic et un hérisson, mais n'ont rien à voir avec ces derniers. Ils ont des petits corps et des pattes griffues. Ils ont un petit museau plus ou moins long surtout sont couverts de poils dures que l'on pourrait confondre avec des piquants.
Un autre échidné
 Crédit : Ed Dunens/flickr

Les monotrèmes est un groupe très restreint d'espèces, cinq au total, mais ces dernières ont un sacré lot de particularités ! 

II/ Reptile? Mammifère? Extraterrestre ?

Même si il suffit de regarder l’ornithorynque pour se rendre compte qu’il y a quelque chose qui cloche, les monotrèmes partagent bien des caractéristiques qui leur sont propre et permettent de les identifier : 

→ Monotrème vient du grec monos  qui veut dire "unique" et trema qui veut dire "orifice". Ce nom fait référence à la principale caractéristique des monotrèmes : ils possèdent un cloaque. Un cloaque est un orifice unique par lequel l'animal réalise ses fonctions de reproductions, d’excrétions et urinaires. Cette caractéristique est partagé par les reptiles dans lesquelles on va inclure bien sûr les oiseaux.

→ Ils possèdent tous un museau plus ou moins allongé et constitué de corne dur. Ce museau leur permet de fouiller les sols pour chercher de quoi manger.

→ Les monotrèmes ne possèdent pas de dents.

→Les monotrèmes possèdent un éperon, une structure pointu qui injecte du venin à ceux qui auraient le malheur de s'y frotter.

Pour les chercheurs, ces espèces sont plutôt déconcertantes puisqu'elles semble partager les caractéristiques des reptiles (qui ne sont pas un groupe à part entière du règne animal mais nous en reparlerons) et les mammifères !

Caractéristiques reptiliennes ! Caractéristiques mammaliennes !
- Les monotrèmes sont ovipares : ils pondent
des œufs

- Ils possèdent un cloaque

- Ils possèdent une ceinture scapulaire à
quatre os : il s'agit des os qui rattachent
les membres à la colonne vertébrale
- Ils possèdent des poils

- Ils allaitent leurs petits

- Ils ont un cœur à quatre compartiments
(il s'agit du nombre de ventricule)

- Leurs mâchoires ne sont constituée que d'un seul os

- Ils ont trois petits os dans l'oreille interne : les osselets

Bien que les monotrèmes semblent être des hybrides reptiles/ mammifères, ils appartiennent bien à la classe des mammifères !

III/ Reproduction et soin parentaux

Premièrement, la reproduction se fait par le biais d'un cloaque dont on a déjà bien parlé. Après la fécondation la femelle va pondre des œufs et les couver. Cependant, cette couvaison différent entre les ornithorynques et les échidnés. Si les ornithorynques les couvent, celle-ci à lieu dans une poche ventrale à l'image des marsupiaux chez les échidnés.

Les monotrèmes allaitent, cependant comme il ne font rien comme les autres espèces, ils ne possèdent pas de mamelles, mais un long poil implanté au niveau d'une glande mammaire, on appelle ce poil un "poil mammaire". Le long de celui-ci va perler le lait que les petits pourront lécher. Cet allaitement à lieu comme la couvaison dans la poche ventrale chez les échidnés. 

IV/ Comment vivent-ils ?

Les monotrèmes ne sont présents aujourd'hui qu'en Australie et en Nouvelle Guinée. Ils ont des modes de vie terrestres pour les échidnés et semi-aquatiques, c'est à dire mi-terrestre et mi-aquatique comme les ornithorynques.

Pour repérer leurs proies, les ornithorynques utilise ce que l'on appelle l'électroreception. L'électroreception est la détection des mouvements électrique produit par les muscles lorsqu'ils sont actifs. Ainsi, ces animaux sont capables de détecter les mouvement d'êtres vivants dans l'eau.

Quant aux échidnés, ils possèdent une longue langue collante dont ils se servent pour capturer des insectes ou vers de terres qu'ils peuvent déterrer grâce à leur pattes  griffues.

Conclusion : 

Les monotrèmes multiplient les caractéristiques qui semblent incohérentes ensembles, mais est-ce vraiment le cas ? Si aujourd'hui cet ordre ne cumule que cinq espèces, les découvertes de leurs fossiles les ancrent bien dans l'histoire de la vie sur notre planète. Les monotrèmes sont-ils vraiment bizarres et exceptionnels ? Ou bien est-ce que ce ne serait pas notre vision du règne animal qui serait biaisée ? Si on avait découvert les ornithorynques et leurs bec de canard avant ces derniers, est-ce que ce que les oiseaux ne seraient pas les plus bizarres ? Je vous laisse sur ces réflexions.

Guilhaume Boo


Vous avez dit animaux ? 

      Au cours de cette chronique, je m'amuserai à vous présenter les différents embranchements du règne animal. Qui les constitues et quelles sont leurs caractéristiques ? Si on connait tous des groupes comme les mammifères, la diversité du règne animal s'étend bien au delà ! Alors partons à la découverte de tous ces embranchements, et des petites (ou pas) bêtes qui les constituent.

Retrouvez les autres épisodes de cette chronique : 


Crédit photo d'introduction : Karolina Grabowska/ pexels.com/  modification par Guilhaume Boo