Biomimétisme : et si la nature construisait nos villes ? - Echosciences chez RCF Isère
Publié par Echosciences Grenoble, le 28 janvier 2022 2.1k
Depuis septembre 2019, RCF Isère offre du temps d'antenne à Echosciences Grenoble, tous les jeudis à 12h05, dans "l'Echo des médias" des "Midis RCF" présenté par Nicolas Boutry. L'occasion de vous parler des derniers contenus intéressants partagés par les membres d'Echosciences. Retrouvez toutes les chroniques dans ce dossier ou sur le site de RCF-Isère !
La chronique du 11 janvier 2022, par Maëlys Deschaux Beaume, en son et en texte ci-dessous :
Sur RCF Isère, c’est l’heure de retrouver l'Écho des Médias avec Maëlys Deschaux, assistante de communication en alternance à La Casemate. Vous allez nous présenter les dernières nouvelles d’Echosciences Grenoble. Bonjour Maëlys !
Bonjour Nicolas !
Alors aujourd’hui vous allez nous parler de nature, d’écologie, de futur… ça me rappelle cette citation de Léonard de Vinci qui disait “Apprenez de la nature, vous y trouverez votre futur”.
C’est exact, il était déjà très avancé sur son temps et évoquait déjà ce dont je vais vous parler aujourd’hui : le biomimétisme.
C’est quoi au juste ?
Le biomimétisme c’est littéralement “l’imitation du vivant”. Cela représente une opportunité inédite d’innovation responsable. Pour faire simple, on s’inspire de la nature, du vivant comme modèle et on tire parti des solutions et inventions qui y sont produites. L’objectif c’est de relever les défis du développement durable tout en innovant en fait.
De quoi peut-on s'inspirer exactement quand on fait du biomimétisme ?
A vrai dire, il existe trois niveaux de sources d'inspiration :
- Les formes et les structures de la nature : par exemple le train Shinkansen au japon s’inspire du bec d’un martin pêcheur afin de limiter les chocs phoniques lors du passage dans les tunnels, de réduire la consommation d’énergie et d’augmenter sa vitesse.
- Ensuite les fonctions et les propriétés des organismes : des entreprises essayent d’imiter les propriétés des pattes de gecko pour créer des rubans très adhésifs comme le velcro.
- Enfin on parle d’organisation, on s’inspire des interactions et du fonctionnement globales des écosystèmes : la permaculture notamment utilise ces principes, elle s’inspire des écosystèmes biologiques en préservant la biodiversité.
Alors la nature serait-elle une clé pour réduire nos impacts ?
Bien sûr ! Si je prends le cas du domaine du bâtiment, c’est l’un des secteurs les plus polluants : on parle d’une consommation d’énergie totale égale à 44%. Des projets commencent donc à voir le jour pour repenser nos bâtiments et imaginer des villes qui s’appuient sur le biomimétisme. Dans notre cas, des scientifiques ont testé le corail. Leurs exosquelettes sont constitués de carbonate de calcium fabriqué à partir du CO2 et de minéraux présents dans l’eau. Les coraux vont capturer du carbone et sont ainsi présentés comme des puits de carbone. De cette observation, des entreprises ont pensé à dissoudre du CO2 avec de l’eau de mer pour former du carbonate de calcium. C’est idéal pour produire du ciment et donc réduire l’émission de CO2. Autre exemple pour réduire la consommation et la perte d’énergie, le cône de pin peut agir comme une ventilation naturelle. Ses écailles vont se fermer lorsqu’il y a une forte humidité et s’ouvrir lorsque le temps est sec. Des chercheurs ont donc étudié la composition et les propriétés des écailles pour fabriquer des matériaux qui se dilatent ou se resserrent en fonction de l’humidité.
Ces avancées sont-elles donc sans risque ?
Alors non, évidemment qu’il faut veiller à toutes les innovations qui sont faites, même lorsqu’elles sont inspirées du vivant. Je vous ai parlé du corail en guise de producteur de ciment, mais il faut avoir en tête que sa production crée un acide qui nuit à l’environnement. Il est donc important de regarder tout le cycle de vie de l’objet pour cerner au mieux les bénéfices et désavantages potentiels. Mais il est encore difficile d’évaluer les effets sur l’environnement parce qu’aucun outil ne permet encore de le faire. Des questions d’éthique vont aussi limiter l’usage du biomimétisme, par exemple, la production de produits toxiques créée à partir d’inspiration de la nature afin de produire des armes.
Fixer des limites avec une telle découverte, c’est effectivement nécessaire. Merci de nous avoir parlé de cet article. Sinon qu’est-ce que La Casemate nous prépare pour ce premier mois de l’année ?
Alors pour bien commencer cette année, on propose des initiations gratuites pour tout le mois de janvier. C’est ouvert à tout le monde, l’objectif étant de découvrir et d’utiliser les machines de notre Fab Lab. Donc vous pouvez vous initier gratuitement à la découpeuse laser, la brodeuse numérique, l’impression 3D… voilà donc c’est une superbe occasion de concevoir et de créer !
C’est vrai que c’est une superbe approche que vous offrez à tous ceux qui aiment créer ! Merci Maëlys, à bientôt !
Merci Nicolas, à bientôt !
>> Photo : Christopher Fausten (@christopher_rcf)