Bienvenue au Centre Spatial Universitaire de Grenoble !
Publié par Noé Bastard, le 10 décembre 2022 1.6k
Saviez-vous que la ville de Grenoble possédait son propre centre spatial ? Créé en 2015 sur le campus de St-Martin d’Hères, le Centre Spatial Universitaire de Grenoble s’inscrit dans le mouvement du NewSpace, cherchant à rendre l’espace accessible à un plus large panel d’acteurs. Le 6 Octobre dernier, nous avons été accueillis avec toute la promotion 2022-2024 du Master Communication Culture Scientifique et Technique de Grenoble pour une petite visite des lieux.
Lorsqu’on se promène sur le campus de St-Martin-d’Hères, on a peine à croire qu’un centre spatial nous attend au détour d’une allée. Et pourtant, caché au dernier étage du bâtiment PHITEM C situé à l’extrémité ouest du campus se trouve le CSUG, fierté de la métropole grenobloise. Fondé en 2015 par Patrick Levy, président de l’Université Grenoble Alpes, et Brigitte Plateau, administratrice générale à Grenoble INP, le CSUG a pour vocation de devenir un acteur central dans le développement de l’instrumentation spatiale miniaturisée en France et en Europe. Le centre s’inscrit comme une plateforme pédagogique, scientifique et technologique réunissant les acteurs de la recherche, de l’industrie et de la formation. Cela passe par le développement de missions spatiales qui diffèrent du mode opératoire traditionnel, notamment grâce à l’utilisation de nano-satellites pesant moins de 50 kg. Ces nano-satellites sont moins coûteux et permettent donc à de nouveaux acteurs d’horizons différents de pouvoir mettre en place leurs propres missions spatiales.
Nous avons été accueillis dans une grande salle de réunion du centre par Thierry Sequies, directeur des programmes du CSUG. Il s’occupe notamment de la préparation et du suivi des différentes missions, de l’élaboration au financement en passant par la gestion des ressources humaines.
L’après-midi était consacrée à une présentation des activités du CSUG et en particulier du lancement de satellites. Ces lancements sont réalisés environ tous les deux ans, ce qui est assez impressionnant pour une structure universitaire extérieure à la NASA ou à l’ESA. Trois grands marchés se partagent la plupart des lancements de satellites en orbite : les télécommunications en immense majorité, suivies par la géolocalisation (GPS et GNSS) et les missions de recherche. Ces derniers satellites dits “d’observation” sont équipés d’instruments de pointe pour surveiller par exemple le manteau neigeux, les incendies ou encore pour de la prévision météo. Différentes orbites sont définies en fonction de la taille et de la fonction du satellite : par exemple, les micro-satellites (100 kg) utilisés pour la prévision météo orbitent entre 500 et 600 km d’altitude (low orbit). Les gros satellites géostationnaires gravitent quant à eux aux alentours des 35 000 km d’altitude.
Historiquement, le secteur du spatial était réservé à des agences comme la NASA ou l’ESA, ou à de grandes entreprises. Cependant, depuis quelques années, de nouvelles méthodes de développement couplées à une miniaturisation des systèmes spatiaux induisent une intervention plus forte du secteur privé. Ce mouvement du NewSpace permet à des PME, des universités ou encore des associations de devenir acteurs du spatial.
Thierry Sequies nous a ensuite expliqué le concept du CubeSat, une nouvelle manière de concevoir des satellites permettant de standardiser les composants. Chaque nano-satellite est un assemblage de plusieurs cubes ou “unités” de tailles identiques, ce qui réduit considérablement les coûts et les durées de production. Puisque le développement est moins cher, cela permet de prendre plus de risques en testant de nouveaux composants, ce qui favorise l’innovation et la concurrence.
La dernière partie de la journée a été animée par Mathieu Barthélémy, chercheur en astrophysique au CSUG. Découvrez son portrait réalisé par notre équipe, disponible juste ici !
Noé Bastard et Stéphane Romanin