Biais cognitifs dans les décisions complexes
Publié par Jean Claude Serres, le 11 avril 2018 4.2k
Je pars de l’article « Biais cognitifs : c’est grave docteur ? » publié par Hélene Mottier et dont le plan est le suivant :
1 - Introduction aux biais cognitifs
2 - Naissance des théories des processus ''duaux''
3 - Les processus cognitifs de la pensée intuitive et de la pensée analytique
4 - Les biais cognitifs : toujours liés à la pensée intuitive ?
5 - Peut-on se prémunir des biais cognitifs ?
et qui était suivi de mon premier commentaire
Je reprends le questionnement des biais cognitifs dans le contexte de décisions complexes
1 - Caractérisation des décisions complexes
2 - Processus de prise en compte de la réalité dans l’instant de la décision
3 - Processus de développement des performances intuitives
4 - Processus méta de rationalisation de la prise de décision
5 - Prise en compte des facteurs émotionnels et affectifs dans l’émergence des biais cognitifs
6 - Cartographie des biais cognitifs de décisions complexes
7 - Références
1 - Caractérisation des décisions complexes
Je vais citer des exemples types de décision en contexte complexe c’est à dire des décisions d’ordre stratégique en situation de danger (délai court), en situation d’incertitude (orientation professionnelle, accompagnement ou coaching, pilotage d’un groupe de skieur en randonnée exposée au risque avalanche, accompagnement d’une personne en fin de vie.
Ces décisions relèvent de paris stratégiques pouvant prendre en compte les effets de surprise (politique, guerre) devant traiter d’un grand nombre de paramètres et de données plus ou moins fiables. Toute tentative de réduction rationalisant fait émerger le principe du marronnier : toute donnée facilement quantifiable et analysable fait de l’ombre à toutes les autres.
2 - Processus de prise en compte de la réalité dans l’instant de la décision
La capacité à s’imprégner du réel implique une compétence de présence attentive (souvent appelée méditation de pleine conscience ou mind fullness, ce qui induit des confusions). Cette capacité de vigilance permet de détecter consciemment ou non des signaux faibles émergent du bruit ambiant du grand nombre de paramètres. Pour approfondir la question je renvoie par exemple à l’article ACT Thérapie de l’acceptation et de l’engagement, dans le contexte d’accompagnement.
3 - Processus de développement des performances intuitives
Les processus d’apprentissages et de maturation longue des retours d’expériences combinés aux pratiques de prise en compte du réel par la « présence attentive » permettent de fiabiliser autant les émergences d’intuitions fulgurantes que itératives (raisonnements et prises de postures méta). Le support en lien présente quelques éléments essentiels : la pensée intuitive
4 - Processus méta de rationalisation de la prise de décision
Les processus de décision individuels ou collectifs dépendent du contexte. Décider exige de décider des informations à traiter, de décider de l’évaluation des risques à prendre en compte, de décider de la stratégie à mettre en œuvre, de décider de la stratégie de communication et de lancement des actions et enfin de décider des stratégie de surveillance de la convergence des actions vers l’objectif global tout comme du maintient de la pertinence des décisions initiales.
Voir Nouvelles formes de gouvernances
Voir processus de décision contextuel 1 et partie 2
Voir un exemple de processus méta visualisation mentale
5 - Prise en compte des facteurs émotionnels et affectifs dans l’émergence des biais cognitifs
Dans la conduite d’une course en haute montagne, le leader peut être confronté à différents biais psychologiques tel que le désir d’aitre aimer, l’obstination, le déni de réalité, l’effet de groupe, l’accoutumance au danger…. Voir pratique de l’alpinisme et alpinisme maitrise des risques
Sous stress la capacité de raisonner et de prendre en compte multiple facteurs se réduit comme une peau de chagrin. Plusieurs comportements sont décelables : être submerger par l’émotion de peur ou au contraire effacer tout type d’émotions autre que celle qui pousse à l’action. Quand la personne est libérée de la pression émotionnelle deux comportements possible sont encore décelables : la temporisation des actions par une analyse rationnelle et conceptuelle ou au contraire l’accélération de l’action par une soumission aux intuitions fulgurantes sans aucun filtre. Autrement dit la personne est paralysée par la peur, elle prend une décision panique non pertinente, elle décide calmement avec une action retardée ou en dernier elle décide en urgence suivant son intuition. Ces quatre comportements assez systématiques caractérisent la personnalité de la personne et ne dépendent guère du contexte, étant généré par une mise sous stress.
6 - Cartographie des biais cognitifs méta, relatifs aux décisions complexes
a) problèmes ayants une solution logique, peut être compliqué versus problèmes complexes ou n’ayant pas de solution possible
b) les processus d’intuition fulgurantes T1 peuvent être discernés en plusieurs familles T1a évoqués dans la présentation de l’article de Hélène Mottier et T1b non approfondi : les processus d’apprentissages et de maturation longue des retours d’expériences. les processus T1b donnent le temps long de mémorisation avant la décision alors qu’en T2 le temps long est celui de l’analyse consciente.
c) les processus T2 eux même peuvent être considéré comme des processus intuitifs de Type T1c itératifs (cf expérience de Libet). Les processus T2a sont ceux décrits dans la présentation d'Hélène Mottierpour traiter de problème logiquement solvables. Les processus T2b sont ceux qui essaient de déterminer des stratégies en environnement complexe non solvable, beaucoup moins performants que les processus T1b couplé à une présence attentive au réel, sans réductionnisme analytique rationalisant.
d) le biais du contexte émotionnel du processus de décision avec ou sans stress, avec ou sans urgence (en situation de menace : pas de danger - situation pré accidentelle - situation sur accidentelle)
e) le biais de méta cognition occidental de proposition duale - stratégie arbitraire de refus de la dualité exemple ici : quadripôle T1a, T1b, T2a, T2b avec une reliance temporelle et de nature entre les processus T1 et les processus T2
En résumé je dirai que les performances optimales entre T1a, T1b, T2a, T2b dépendent du contexte situationnel de l’environnement, du contexte psychique du décideur et du rapport aux autres personnes concernées : décideurs et impactés par la décision, un nouveau quadripôle de pensée.
7 - Références
a) publications de l’auteur
Dossier revue Qualitique :
Documentation JCS partagée sur Dropbox
Publications JCS partagée sur Dopbox
Penser Agir en Simplexité MOOC
b) publications collectées
Documentation collectée sur Drobox