Communauté

Humagora

[Appel à contributions ] Revue Iris, n° 46/2026 : Science-fiction et écologie : entre fin du monde et résilience

Publié par UMR Litt&Arts, le 9 septembre 2024   440

Date limite d’envoi : 1er octobre 2024

Depuis de nombreuses années déjà, la littérature de science-fiction a fait sienne les problématiques environnementales et a contribué à construire un discours sur notre relation à la planète qui évoque nos peurs et nos choix actuels. Ce numéro spécial de la revue Iris vise à explorer les imaginaires de la crise environnementale dans la littérature de science-fiction, pour observer en particulier la dimension catastrophiste ou résiliente de l’univers imaginé. Notre objectif est d’interroger plus particulièrement l’éventuelle dimension mobilisatrice du récit.

En effet, de nombreux récits créent des univers apocalyptiques glaçants mais d’autres montrent aussi des voies de résilience individuelles et collectives qui peuvent offrir un horizon au public. Si les récits fictionnels, en créant des univers dans lesquels le lecteur peut se projeter, ne se sont pas privés d’évoquer les désastres écologiques, ils les accompagnent souvent d’un cheminement humain qui peut stimuler des énergies et des bonnes volontés, qui au-delà de la résilience peut même se faire résistance.

En 2021, la revue Fabula avait suscité une réflexion sur « l’écologie littéraire » qui avait culminé en numéro spécial en ligne, Écopoétique pour des temps extrêmes dans lequel Jean-Christophe Cavallin avait rappelé l’urgence pour le discours littéraire de « s’enrôler dans la praxis », appelant comme Jean-Paul Sartre à « une littérature des situations extrêmes » (Situations de l’écrivain en 1947). Il enjoignait ainsi les chercheurs à « penser ensemble l’axe politique et l’axe poétologique — régime de la prescription et régime de la description ».

Notre objectif sera d’étudier la question des représentations de la crise écologique « entre fin du monde et résilience » sous-divers angles littéraires, dans une perspective résolument comparatiste autant sur le plan historique que mondial. La littérature de jeunesse, par sa visée pédagogique et citoyenne, sera partie intégrante du projet. Nous observerons en particulier la question sous :

  1. Sa dimension thématique et stylistique : quels mots et quelles images pour représenter l’environnement, la relation des hommes et des femmes au monde qui les entoure ? Quelle est la structuration, les caractéristiques du monde imaginé ? Quels aspects de la crise environnementale sont abordés ? par quels procédés narratifs ou figuratifs ? Quels ressorts émotionnels et quels engagements axiologiques mettent-ils en place ? Comment sont évoqués les affects qui naissent des crises imaginées ?
  2. Sa dimension générique pour déterminer la manière dont la science-fiction s’empare de cette question (hard-science, anticipation, dystopie, contre-utopie, space opera…) et pour voir la mise en mots et en récit de ces questionnements (la question environnementale est-elle un cadre narratif, une péripétie ?).
  3. Sa dimension actancielle pour repérer le traitement des personnages (quelle place accorde-t-on aux personnages ? Sont-ils actifs ou passifs face à l’évènement ? Quels types de personnages ou de créatures vivantes sont mis en scène ?).
  4. Sa réception, via ses effets littéraires et les procédés mis en œuvre (privilégie-t-elle un sentiment d’urgence ou de peur ? ou crée-t-elle [par quels moyens ?] une mobilisation ?).

Le présent numéro veut se situer dans cette perspective en questionnant les représentations du désastre écologique et d’une possible résilience dans la littérature de science-fiction francophone ou internationale. Les organisatrices sont intéressées par tous les articles sur des œuvres littéraires (francophones ou internationales), tant pour les plus jeunes que pour les adultes, qui véhiculent un message écologiste, dans une perspective stylistique ou narrative.

> En savoir plus sur la revue Iris

Modalités

La participation est limitée aux personnes ayant actuellement soutenu une thèse.
Les propositions de contributions, d’environ 500 mots, assorties d’un titre et de quelques lignes de présentation bio-bibliographiques, doivent être envoyées à Corinne Denoyelle : corinne.denoyelle@univ-grenoble-alpes.fr et Chiara Ramero : chiara.ramero@univ-grenoble-alpes.fr.
Date limite d’envoi des propositions : 1er octobre 2024
Articles attendus fin janvier 2025
Langues : français, anglais