Amener un groupe dans un centre de sciences : 6 conseils pour que tout se passe bien
Publié par Tania Louis, le 26 juin 2017 2.4k
Vous êtes enseignant.e et vous voulez amener votre classe faire des expériences hors contexte scolaire ? Vous gérez un camp de vacances et vous trouvez qu'une sortie scientifique serait intéressante ? Vous avez envie d'offrir un après-midi sciences à votre bout de chou et ses ami.e.s pour son anniversaire ? Bref, vous êtes responsable d'un groupe de jeunes voire d'enfants que vous allez amener dans un centre de sciences : voici six conseils pour que votre visite soit parfaite... et que les personnes qui vous accueilleront gardent un bon souvenir de votre passage !
Remarques :
- ces conseils concernent surtout le cas où l'animation à laquelle vous allez assister à été prévue spécialement pour vous
- il est très possible qu'on puisse les étendre à d'autres contextes que celui des centres de sciences.
Conseil n°1 : Respectez l'horaire convenu
Certaines personnes trouvent qu'il est malpoli d'arriver en avance, d'autres ont très peur d'être en retard. Conséquence : pour une animation prévue à 10h, certains groupes vont arriver à 9h30, d'autres à 10h10. Les médiateurs savent bien que ce n'est pas évident d'estimer le temps de trajet d'un groupe d'enfants, surtout s'il faut prendre des transports en communs... mais pour la personne en charge de l'animation, un groupe qui arrive très en avance est tout aussi stressant qu'un groupe qui arrive en retard.
Le médiateur (ou la médiatrice !) est un être humain. Il finit parfois d'installer l'animation au dernier moment et il se peut même qu'il aime profiter des dix minutes avant le démarrage pour vider sa vessie et/ou la remplir en buvant un café. Savoir que le groupe est déjà arrivé, voire qu'il patiente depuis plus de dix minutes, peut transformer ce dernier moment de relaxation et de concentration en coup de stress : votre avance lui donne l'impression d'être en retard, même si ce n'est pas le cas.
Par ailleurs tous les centres de sciences ne disposent pas forcément d'un espace permettant de faire patienter les groupes. Cela peut être une situation permanente ou temporaire, si l'espace d'accueil est occupé par une autre activité. Mais dans tous les cas cela peut devenir très compliqué sur le plan logistique de faire patienter un groupe d'enfants ou de jeunes dans un endroit inapproprié voire dans la rue.
Vous me direz qu'arriver en retard n'est pas une bonne chose non plus, et vous aurez raison ! Le mieux est de se laisser une marge de cinq minutes (d'avance ou de retard) par rapport à l'heure prévue de début de l'animation, bref de ne pas trop déborder, dans un sens comme dans l'autre. Si cela vous tracasse, n'hésitez pas à carrément poser la question au moment où vous planifiez l'animation avec le centre : est-ce un problème si j'arrive avec beaucoup d'avance ?
Aujourd'hui j'ai fait construire des automates à des enfants à l'@ESPGG. Je crois que @Thom_astro les a inspirés ! pic.twitter.com/qBp4ZGcCpq
— Tania Louis (@SciTania) 2 juin 2017
Conseil n°2 : Prévenez rapidement en cas d'annulation
Les imprévus, ça arrive à tout le monde. Mais pensez à prévenir dès que possible si vous devez annuler votre venue !
Une animation c'est entre dix minutes et une heure d'installation, plus autant de rangement, sans compter l'animation elle-même. Si vous annulez moins d'une heure avant l'animation prévue, il y a de fortes chances pour que vous ayez déjà fait travailler un animateur pour rien. Bref, dès que vous savez que vous ne pourrez pas venir, téléphonez et, si personne ne vous répond au téléphone, envoyez un mail à la structure qui devait vous accueillir (et qui sait bien que ça arrive malgré tout de devoir annuler au dernier moment).
Conseil n°3 : Occupez-vous des passages aux toilettes
Avant ou après l'animation, il arrive que des enfants aient besoin de passer aux toilettes. Vous seriez adorables de vous en occuper avec vos accompagnants.
En effet, selon la configuration des lieux, cela peut vraiment être très long et, ne l'oublions pas, le médiateur a encore une animation à ranger ! Le temps bonus de surveillance d'un groupe pendant que les enfants vont aux toilettes n'est pas prévu dans son emploi du temps (ni dans la prestation qui vous a été facturée) et peut parfois compliquer l'organisation de sa journée.
Conseil n°4 : Dosez votre autorité
On touche ici à un point particulièrement délicat, surtout quand les accompagnateurs ne sont familiers ni avec l'animation ni avec le médiateur.
Vous connaissez généralement les enfants que vous amenez, vous savez lesquels sont à surveiller particulièrement et à quel moment il faut les stopper pour éviter qu'ils ne partent en vrille. Et c'est très bien que vous les recadriez pour que ça n'arrive pas.
Mais.
Certaines animations demandent que les élèves se sentent libres de s'exprimer et de tenter des choses, qu'ils puissent se mettre debout, discuter entre eux, laisser parler leur créativité. Et dans ce cas trop d'autorité risque de les bloquer et de nuire au bon déroulement de l'activité.
L'idéal est donc de prendre le temps de voir l'atmosphère qu'essaye d'instaurer le médiateur et d'y adapter votre niveau d'autorité.
Conseil n°5 : Laissez faire le médiateur
Vous avez peut-être vous même une formation scientifique et très envie de participer à l'animation. Mais, s'il vous plait, retenez vous.
Tania Louis par Pellentzarium
Les médiateurs n'improvisent pas. Ils ont des déroulés pédagogiques, ils savent où ils vont et par quel chemin. Même si cela part d'une bonne intention, ajouter des informations supplémentaires au milieu du parcours, ce n'est vraiment pas leur faciliter la tâche. Peut-être qu'en voulant juste faire une petite remarque intéressante, vous allez divulguer la réponse à une question qui vient plus tard dans l'animation et qui construit une partie du déroulé.
En revanche si le contenu vous semble pertinent, il est souvent enrichissant d'y revenir plus tard (par exemple en classe si vous êtes enseignant.e).
Conseil n°6 : N'hésitez pas à demander
Ça a l'air tout bête, mais si vous ne savez pas comment vous positionner, quel que soit l'aspect concerné, vous pouvez très bien demander une clarification au médiateur (idéalement pas devant les enfants).
Les médiateurs savent que ce n'est pas évident pour un accompagnateur de trouver sa place dans certaines animations et ils ont généralement une bonne idée des postures qui fonctionnent ou, à l'inverse, de celles qu'il faut éviter. Si une minute d'échange direct peut permettre de repartir sur de bonnes bases et d'éviter une frustration des deux côtés à la fin de l'animation, ce serait dommage de ne pas prendre ce temps !
Un grand merci aux @cm1cm2Jomard pour leurs super dessins ! Allison et moi on a adoré faire cette Classe à Paris avec vous ! pic.twitter.com/0s0He6gp5i
— Tania Louis (@SciTania) 5 avril 2017
Conclusion
J'aimerai terminer cette liste par deux conseils bonus.
Le premier : continuez à amener des jeunes dans les centres de sciences ! C'est une démarche essentielle et on ne vous remerciera jamais assez pour ça.
Le second : si vous prenez le temps de discuter avec le médiateur après l'animation, surtout, évitez de lui demander s'il fait ça pour financer ses études. Médiateur est un métier, qui demande de nombreuses compétences et qu'on peut exercer comme tel, pas juste comme un petit job. Malgré la gentillesse qui vous anime sans doute, cette question est en fait très dégradante.
J'espère que ces quelques conseils vous aideront à améliorer encore votre expérience et je vous dis à bientôt, dans un centre de sciences ?
Remarque :
Si vous voulez réagir vous pouvez évidemment vous exprimer dans l'espace commentaires d'EchoSciences, mais vous pouvez aussi venir directement sur Twitter puisque ces conseils sont l'adaptation d'un thread sur le sujet :