Alpinisme et changement climatique - Echosciences sur RCF Isère
Publié par Echosciences Grenoble, le 16 septembre 2024 270
Depuis septembre 2019, RCF Isère offre du temps d'antenne à Echosciences Grenoble, toutes les semaines dans "l'Echo des médias" des "Midis RCF" présenté par Nicolas Boutry. A partir de 2024, cette chronique se tient le mardi à 12h17 en direct. L'occasion de vous parler des derniers contenus intéressants partagés par les membres d'Echosciences. Retrouvez toutes les chroniques dans ce dossier ou sur le site de RCF-Isère !
Découvrez la chronique du 3 septembre par Marion Sabourdy, en son et en texte ci-dessous :
Sur RCF Isère, c’est la rentrée pour l'Écho des médias, une rubrique qui se tiendra dorénavant les mardis midis. Aujourd’hui, nous retrouvons Marion Sabourdy, chargée de projets à Territoire de sciences, qui vient ouvrir cette saison, pour le média Echosciences Grenoble. Bonjour Marion !
Bonjour Nicolas et bonne rentrée à RCF-Isère !
Merci. Alors, de quoi allez-vous nous parler aujourd’hui ?
Je voulais commencer cette chronique en revenant sur le récent exploit du traileur Kilian Jornet, qui a escaladé les 82 sommets alpins de plus de 4000 mètres en seulement 19 jours.
Oui, c’est absolument incroyable ! Il a terminé son défi ce weekend avec l’ascension du Dôme et de la Barre des Ecrins…
Il a également communiqué sur son engagement en faveur de l’environnement. L’athlète s’est déplacé à pied ou en vélo pour rejoindre chaque ascension. Ce défi nous donne matière à penser avant la lecture de l’article d’Echosciences Grenoble du jour, qui traite des conséquences du réchauffement climatique sur l’environnement montagnard et sur la pratique de l’alpinisme.
Cet article a été publié dans la communauté “Anthropocène Alpes Auvergne”, c'est cela ?
Oui, il s’agit du blog du GREC Alpes-Auvergne, une structure qui donne une vision concrète et régionale des recherches sur le changement climatique. Des scientifiques y publient régulièrement des articles de fond passionnants. Dans notre cas, l’auteur est Jacques Mourey, Chercheur associé au Laboratoire EDYTEM et Accompagnateur en Montagne. Il commence par revenir sur ce qu’on sait déjà des conséquences du réchauffement dans les montagnes…
La fonte des glaciers, le manque d’eau dans les refuges, les chutes de pierre au moment du dégel, j’imagine…
Oui, comme par exemple de l’effondrement du glacier de la Marmolada dans les Alpes italiennes qui a fait 11 morts il y a 2 ans.
Ou comme dans la vallée du Vénéon les 20 et 21 juin, avec des laves torrentielles qui ont provoqué des dégâts importants sur Saint-Christophe-en-Oisans, notamment dans le hameau de la Bérarde, ainsi qu’à Venosc.
Jacques Mourey indique que lui et ses collègues ont identifié 26 processus géomorphologiques et glaciologiques, liés au changement climatique, qui peuvent affecter les itinéraires en montagne, comme l’apparition de roches instables, des crevasses à la surface des glaciers, des glaciers plus raides dans certains secteurs, etc.
On imagine les conséquences pour les alpinistes, les guides et… les trailers !
Bien sûr. Ces effets changent les caractéristiques des itinéraires en montagne, les rendant plus dangereux, plus difficiles techniquement ou moins intéressants d’un point de vue esthétique. Dans les massifs du Mont-Blanc, des Alpes valaisannes et des Ecrins, 25 % des itinéraires étudiés ne sont plus fréquentables pendant la période estivale, par rapport aux années 1980.
Cela signifie-t-il qu’il ne faut plus faire d’alpinisme ?
Non, mais qu’il faut encore mieux se préparer. En tout cas, les acteurs de la haute montagne comme les guides s’adaptent, s’engagent dans leur pratique, anticipent l’évolution des itinéraires et se forment, pour pouvoir profiter encore un moment de cet espace de liberté… peut-être un peu moins rapidement que Kilian Jornet !
Merci Marion pour le partage et à bientôt !
A bientôt Nicolas
Crédit photo : Christopher Fausten (@christopher_rcf)