Du 5 au 8 février 2024, le Fab Lab de La Casemate a organisé le Workshop “Module Maker” à destination des étudiants du Master Transmédia de Sciences Po Grenoble. Le Workshop a abordé les notions de fabrication numérique et de médias sur le thème du papier.  Découvrez ci-dessous la présentation d’un de ces objets.

Nous sommes un groupe de quatre étudiantes de Sciences Po Grenoble, en master Stratégie digitale et nouveaux médias : Maëlle Maillard, Oriane Bellot, Léna Fourgeau et Lila Rappoport. 

Dans le cadre de notre master, un workshop d’une semaine à La Casemate nous a été proposé Nous avons réalisé un projet qui devait respecter une contrainte : être réalisé à 80% à l’aide de papier. C’est ainsi que nous avons conçu notre court-métrage Abyssal. 

Réflexion et Avant-propos :

Ce thème, le papier, nous a toutes rappelées le travail de Michel Ocelot. Si nous étions admiratives de l’ensemble de son œuvre, c’est particulièrement son travail avec l’ombre et la lumière dans le film d’animation Princes et Princesses sorti en 2000 qui nous a interpelé. Nous voulions réaliser un projet dans le même esprit, poétique et émouvant, qui utilise comme unique matériau le papier. 

Ainsi nous est venu l’idée de réaliser un court métrage nommé Abyssal. Le papier semblait être le parfait élément pour réaliser notre projet. En effet, c’est un matériau 2D, qui nous permettait de jouer avec sa transparence et son mouvement. De plus, il était très facile de créer de la profondeur dans notre décor en superposant de nombreuses couches de papiers. Enfin, ce matériau était parfait puisqu’il nous permettait de jouer avec les différentes ombres et lumières, ce qui nous permettait de créer une scène avec des profondeurs et des perspectives suffisamment pertinentes pour plonger le spectateur dans la narration créée. 

Idée de base : 

Résultat final : 

La narration 

Abyssal nous plonge dans un univers marin enchanté et merveilleux. Ce court-métrage montre l'évolution d’un personnage anonyme qui, lors d’une tempête au large sombre avec son bâteau. Si le personnage est pris d’une panique profonde en plongeant dans les abîmes de l’immensité océanique, c’est bien la découverte de ce milieu merveilleux qui l’éveille et l’apaise. C’est par l’intervention d’une baleine que ce dernier regagne finalement la surface sain et sauf. 

Nous avons ainsi fait le choix de mettre la nature au centre de notre sujet ainsi que la nécessité d’une reconnexion avec elle. Avec ce projet, nous montrons que la nature peut être à la fois notre ennemie, car elle est plus forte que nous et prend toujours le dessus sur la force humaine; mais qu’elle peut aussi être notre allié et nous sauver d’évènements tempétueux. Ainsi, il faut la respecter et la traiter avec douceur et attention. 

Nous avons fait un grand travail visuel et avons créé de nombreux  éléments, comme les coraux, les vagues et les différents animaux marins. C’est grâce à tous ces détails que le spectateur se fait happer par ce monde. Le travail sonore est tout aussi important dans le projet puisqu’il crée une certaine immersion et participe à la poésie générale du film.

Le principal objectif était de véhiculer une vision poétique des profondeurs marines.

La réalisation

La réalisation de ce projet s'est effectuée en plusieurs temps. D’abord la conception et la réalisation de la structure du théâtre en papier à nécessité un certain nombre d’heures de travail. Le défis était de la rendre suffisamment solide et stable tout en mobilisant principalement du papier. 

Ensuite est venu l’étape de la réalisation des décors et des éléments du films. Nous avons principalement utilisé deux techniques pour les réaliser : des techniques de pliages et d’origami pour les animaux (la méduse, la baleine et la tortue), et des techniques de découpe laser pour la conception d'éléments plus minutieux, comme les vagues, notre personnage ou encore les coraux.

Enfin, l’étape du tournage nous a permis d’articuler nos différentes créations, le montage vidéo et sonore permettant par la suite d’aboutir à la concrétisation du projet. 

Difficultés rencontrées

Si nous trouvons que le projet témoigne de notre volonté de créer un univers poétique avec une illusion de profondeur et de mouvement réussi, il faut avouer que nous avons été confrontés à certaines difficultés, la principale étant le manque de temps. En effet, certains éléments, malgré toute notre bonne volonté, manquaient de réalisme, notamment en ce qui concerne notre personnage. En effet, si nous avions eu plus de temps, un premier prototype nous aurait permis de nous rendre compte que la matière utilisée pour le créer n’était ni assez lourde ni assez solide pour permettre une articulation réaliste de ses différentes parties. 

De plus, le tournage s’est avéré assez compliqué car nous nous sommes rendu compte que nous n’étions pas assez nombreuses pour manipuler tous les éléments du décor. Nous avons donc dû nous adapter. Nous voulions initialement réaliser un plan séquence pour notre film, c'est-à-dire que nous voulions filmer toute l’histoire en une seule fois. Malheureusement, notre scénario était trop complexe et nous n’étions pas assez nombreuses pour manipuler tous les éléments à la fois. Nous avons donc dû réaliser le film scène par scène et les monter ensemble dans un second temps. 

Que nous a apporté cette expérience? 

Cette expérience de quelques jours à la Casemate nous à sorti de notre zone de confort. A partir d'une matière imposée, nous avons réussis à réaliser ce court-métrage. Nous avons pu apprendre à utiliser toutes sortes de matériaux et de machines que nous n'aurions pas eu l'occasion d'essayer ailleurs.

Ce que nous avons appris de cet atelier, c'est notre capacité à collaborer en équipe et à créer un dispositif créatif à partir de rien, même sans expertise préalable des techniques utilisées!

Vidéo du processus : 

Vidéo du court-métrage :