3615 Ma thèse : les doctorants sur les ondes
Publié par Larissa Caudwell, le 16 mars 2015 4k
Le doctorat est une aventure dans laquelle se lancent de nombreux étudiants. L'université de Grenoble en compte aujourd'hui près de 3700. Malgré cela, le doctorat reste assez méconnu du grand public. Martin Kirchgessner rompt la glace avec son documentaire radio 3615 ma thèse.
Initialement diffusée sur Radio Campus Grenoble durant l'année 2013/2014, l'émission 3615 Ma thèse rassemble le témoignage de 15 doctorants de l'Université de Grenoble, qui en compte au total près de 3700. A la fois étudiants et actifs, ils sont les petites mains de la recherche. Grâce à son émission 3615 Ma thèse, Martin Kirchgessner, lui-même doctorant, met le projecteur sur ces étudiants méconnus. Chacun à son stade confie sa vision du doctorat (aussi appelée thèse) et le quotidien qui l'accompagne.
Martin Kirchgessner est doctorant en deuxième année en Informatique, mais il est aussi passionné de radio. « Quand j'ai rejoint Radio Campus, comme j'étais doctorant, on m'a proposé de faire une émission scientifique. Pour changer des émissions traditionnelles, j'ai préféré décrire la thèse de la manière la plus directe possible. » C'est ainsi que l'émission 3615 Ma thèse est née. A travers ces entretiens, Martin interroge les étudiants sur leur sujet de thèse, leur travail et leur manière de le vivre. « Je voulais montrer la diversité des sujets. La plupart des personnes que j'ai interrogées étaient surprises qu'on leur demande de témoigner, alors qu'elles n'ont rien accompli de spécial. Mais c'est justement cela qui m'intéressait, puisque c'est le cas de la majorité d'entre nous. »
Mathématiques, physique, informatique, biologie, sciences sociales... une grande diversité de domaines est couverte dans ce documentaire. Chaque doctorant interviewé présente son sujet et comment il vit son doctorat à travers un entretien intimiste assez court. Un format choisi : « Le documentaire radio est un support très particulier, qui permet d'entrer dans l'intimité de l'interviewé(e), mais pas au-delà de ce qu'il/elle permet, ce qui laisse un peu de place à l'imagination de l'auditeur tout en lui passant un discours construit. » Et en ce qui concerne les étudiants interviewés : « J'ai juste pioché au fil des rencontres, pour varier au mieux les domaines. » Certains viennent ainsi tout juste de commencer, tandis que d'autres terminent ou interrompent tout simplement leur thèse. Un événement pas si rare, qui nous rappelle que la thèse n'est pas un long fleuve tranquille.
Le diplôme de doctorat est le plus haut diplôme universitaire, il sanctionne un niveau bac+8 après écriture d'un manuscrit (la thèse) et une soutenance devant un jury. Accessible uniquement après un niveau Master (bac+5), le doctorat ouvre les voies de l'enseignement supérieur et de la recherche. D'une durée minimale de 3 ans, il consiste en un travail de recherches approfondi sur un sujet donné, sous la supervision d'un ou plusieurs directeur(s) de thèse (chercheur ou enseignant chercheur). A la fois formation et premier emploi, le doctorat est une transition vers la vie professionnelle. Il représente cependant une situation précaire, étant parfois non rémunéré ou mal supervisé, au cours de laquelle un nombre grandissant d'étudiants déchantent du monde de la recherche. Alors qu'une thèse exige énormément de travail, les moyens des laboratoires déclinent et les opportunités d'embauches se font rares. Martin Kirchgessner cite ainsi sur la page de son émission la lettre de démission d'un étudiant de l'EPFL (Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne), fortement relayée sur les réseaux sociaux par les doctorants partageant la même désillusion. Malgré ces désagréments, le doctorat reste une expérience unique et enrichissante, comme en témoignent les enregistrements de 3615 Ma thèse.
>> Après ces portraits d'étudiants, Martin Kirchgessner envisage d'interroger les chercheurs. Si vous souhaitez lui prêter main forte, envoyez-lui un petit message !