Transition énergétique en France : mythe ou réalité ?
La transition énergétique est bien sûr un sujet planétaire, avec des horizons séculaires. Néanmoins, les actions se matérialisent essentiellement au niveau des états, et nous avons donc choisi pour ce café de cibler la France et ses habitants.
La métrique principale de la transition énergétique est l’empreinte carbone par habitant de la France (et pas seulement les émissions territoriales, y compris donc les importations). Une autre métrique mesurant les impacts sociaux de la transition pourrait être l’indice de précarité énergétique (logement et transport).
Les autres métriques ne sont que des moyens pour atteindre les objectifs d’empreinte : rénovation logements, diminution des transports à base de pétrole, changements de régime alimentaire et des modes agricoles, baisse de la consommation etc…
Ces objectifs sont détaillés par l’Etat à travers la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) et la Programmation Pluriannuelle de l’énergie (PPE), le plus souvent au niveau des émissions territoriales en 2030. La phase 3 est en cours de discussion entre le gouvernement, le parlement et la société civile; la publication est promise “d'ici cet été”.
Le débat est donc le suivant :
- ces objectifs sont-ils appropriés ?
Certains les jugent trop ambitieux et mettant en danger la croissance économique, d’autres pas assez ambitieux et compromettant l’objectif climatique. - ces objectifs sont-ils atteignables, techniquement, économiquement et socialement ?
Pour les amateurs de chiffres, voici quelques éléments de réflexion :
L’empreinte par habitant est de 9,2 tonnes d’équivalent CO2 (tCO2eq) en France, contre 11 t dans l’UE, 21 t aux États-Unis, 8 t en Chine et 4,4 t dans le monde.
Les objectifs SNBC/PPE portent (pour le moment) sur les émissions territoriales et pas sur l'empreinte. On vise une diminution de 50% entre 1990 et 2030, soit -5% par an entre 2022 et 2030; pour mémoire, on a fait -6% en 2023 et -2,4% en 2024. Donc on doit passer passer de 390 MtCO2eq en 2024 à 270 en 2030. Ces chiffres sont “en brut”, hors puits de carbone (UTCATF en jargon climatique).
La SNBC 3 comportera des budgets carbone indicatifs en empreinte et une trajectoire de long terme. Il est prévu de viser une “neutralité carbone” en 2050, soit une compensation des émissions territoriales par les puits de carbone naturels ou technologiques (capture CO2). Or les puits de carbone naturels se sont réduits à 20 MtCO2eq ces dernières années, loin des 80 MtCO2eq d’émissions résiduelles généralement envisagées pour 2050.
Nos intervenants s’efforceront de répondre à vos interrogations :
- Gilles Henri, enseignant chercheur en astrophysique
- Nicolas Salerno, chercheur en …
- Frédéric Wurtz, (à confirmer) chercheur en énergie et modélisation
Modérateur : Joël Lunardi (CSCAG)
De 18:30 à 20:30