Le barrage et l’usine hydro-électrique du Pont-du-Loup sur le Drac

Le barrage et l’usine hydro-électrique du Pont-du-Loup sur le Drac. Conférence d'Eric Bettega, organisée par l'Aphid.

Si les travaux puis la mise en service du barrage du Sautet, en 1935, ont fait l’objet de nombreuses publications, il n’en est pas de même des barrage et usine hydro-électrique du Pont-du-Loup, ensemble qui fut noyé par la mise en eau de la retenue du Sautet. Sa construction par l’État, sa très longue gestation (31 ans) et sa courte durée d’exploitation (5 ans) par un opérateur privé constituent des records dans l’histoire de l’équipement hydro-électrique des Alpes ! 81 ans après sa submersion, le Pont-du-Loup est oublié de tous. Imaginé dès 1894 par Ivan Wilhelm, ingénieur des Pont & Chaussées à Gap, et futur concepteur du barrage de Serre-Ponçon, dans le cadre du projet de C.F. dit alors « du Champsaur », il devait être un des premiers maillons de l'aménagement des forces hydrauliques du Drac, dont l’ouvrage le plus significatif fut celui d’Avignonet (SGFL, 1902). Petit ouvrage (puissance prévue 4 500 CV), de construction traditionnelle, il n’appartient pas à la catégorie des « Grands barrages », celle du Sautet et des ouvrages en béton armé ultérieurs. L’Histoire a bouleversé le planning de sa construction : la Grande Guerre est la première cause du retard de sa mise en service. Puis la croissance des transports automobiles dans l’entre-deux-guerres rendit aux yeux de l’Etat sa réalisation superflue. Sa construction fut achevée grâce à des acteurs privés et la courte durée de son exploitation ne fut pas un modèle de rentabilité pour un investissement public significatif…pourtant le Pont-du-Loup fut une « expérience en vraie grandeur » de la production hydro-électrique étatisée, et il fallut attendre 1946 pour voir son application au niveau national.