Le designer (avant l'heure) Paul Arzens (1903-1990) que l’on voit en 1968 au début de la vidéo était un membre de ma famille. Mon père, quand il étudiait à Paris, l’avait beaucoup fréquenté. Papa me parlait souvent de ses moments privilégiés avec ce curieux bonhomme.

Quand j’ai annoncé que je voulais faire les Beaux-Arts, Paul Arzens, qui avait vu quelques-uns de mes dessins, avait encouragé mes parents pour qu'ils me laissent suivre cette voie. Pourtant, je n’ai eu le bonheur de le rencontrer, chez lui, rue de Vaugirard à Paris, qu'une seule fois dans ma vie. C’était au début des années 80.

Tandis que sa fille, Brigitte, travaillait sur un énorme métier à tisser, Paul m’avait fait faire le tour du propriétaire et notamment celui de son atelier, tout en verrières, situé juste en face de leur appartement. L’endroit était bâtit sur 3 ou 4 niveaux, avec, au dernier étage, une cuisine et une belle terrasse. Nous avions surtout passé un long moment à discuter sur la plateforme du bas où il y avait son immense réseau de trains électriques miniatures. Il s’en servait pour dessiner et créer ses fameuses locomotives.

Tout en me montrant un petit poste d’aiguillage qu’il avait composé à partir de vieilles boites de sardines à l’huile, Paul m’avait prévenu des difficultés et des vicissitudes des métiers de la création, de l’isolement de l'artiste et des pressions qui peuvent s’exercer sur lui quand, réellement, il bouscule un peu trop l’ordre établi. Jeune et prétentieux, je ne l'ai certainement pas assez écouté ce jour-là.

Cette vidéo montre que la voiture électrique n'a guère évoluée depuis l’« Œuf » d' Arzens au début des années 1940 [ndlr : lire notamment l'article "Symbio FCell, l'expertise des piles à hydrogène pour les transports"]. Ce véhicule roulait jusqu'à 80 km/h et avait 250 km d'autonomie.  Arzens l’a utilisé jusqu’à sa mort en 1990.

En 1944, un autre membre (un peu dandy) de la famille possédait également un véhicule électrique. On le voit sur la photo d'accroche avec mon père (Jean-Louis avec ses lunettes rondes), mon oncle Bernard (le plus petit), les 2 autres frères et ma tante , Monique, devant la maison de mes grands-parents à Pont-de-Claix (38). [D'après Brigitte ARZENS, la fille de Paul, avec qui j'ai la joie d'avoir repris contact, il s'agissait d'une voiturette tricycle " Baby Rhône".]

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