Cycle Space Opera #3 - Vers un premier contact
Publié par Marion Sabourdy, le 13 février 2018 4.6k
En 2017 et 2018, le Labo des Histoires Auvergne-Rhône-Alpes propose une saison intitulée "Raconte-moi le futur". Dans ce cadre et parmi d'autres ateliers et événements, le Labo s'est associé à La Casemate pour proposer un cycle "Space Opera", animé par l'auteure de science-fiction Li-Cam. Je vous propose de suivre ce cycle à travers une série d'articles publiés au fil de l'eau (compilés dans ce dossier). Aujourd'hui, les humains font une rencontre du 3ème type !
Après une première séance d'introduction et de découverte du space opera et une deuxième séance autour de la création d'une "planète-mère", il est temps de rencontrer des extra-terrestres. En effet, les "petits gris", aliens et autres "petits hommes verts" font partie des ingrédients primordiaux du space opera, tout comme les tentatives de contact entre eux et les humains. Li-Cam nous le prouve avec le récent film "Premier Contact", de Denis Villenveuve, qui illustre très bien cette rencontre et les difficultés de communication entre humains et extra-terrestres (ici, les E.T. sont nommés "heptapodes").
Ensuite, l'auteure souhaite apporter quelques bases d'exobiologies au groupe, avec une vidéo qui détaille des informations sur les E.T. et d'autres sur des animaux bien terrestres.
Cette vidéo est particulièrement commentée par les auteurs en herbe : "Des E.T. qui voient à 360°, c'est cool !", “C’est triste que toutes les formes de vie doivent manger pour subvenir à leurs besoins”, “C’est triste que la vie ne soit basée que sur le carbone”, “Intéressant que la couleur de la végétation dépende de la couleur du soleil”, “Les exemples donnés dans la vidéo sont très réducteurs car ils sont centrés sur notre position d’humains”... Comme on le voit, les auteurs ont déjà leur petite idée des formes de vie qui peupleront leur planète... ou des pièges dans lesquels ne pas tomber !
En parlant de vie, le sujet suivant, et non des moindres, est celui de la définition de la vie ! Difficile de donner une définition simple et définitive. Le groupe débat du sujet pendant un long moment et Li-Cam avance trois critères indispensables :
- la capacité à se reproduire
- l'autonomie
- la capacité à prendre dans son milieu l'énergie nécessaire pour croître, se déplacer, etc.
Vous en connaissez d'autres vous ? En tout cas, c'était pour nous l'occasion de débattre du cas des virus, des cristaux, des jardins chimiques ou encore des tardigrades, des petits organismes "extrêmotolérants", capables de survivre dans le vide spatial en état de stase, pendant très longtemps.
Li-Cam projette ensuite les photos de Maître Yoda, personnage de la saga Star Wars et du xénomorphe de la série de films Alien et pose une simple question au groupe : "qu'est-ce qui différencie ces deux personnages ?". Le xénomorphe, lui, a été créé en tenant compte d'une certaine crédibilité scientifique : c'est un parasite ultra-résistant, qui a besoin d'un hôte pour se reproduire et qui utilise le capital génétique de cet hôte pour acquérir certaines capacités physiques. Quant à Yoda, les auteurs ne se sont pas spécialement posé de questions d'ordre biologique à sa création et ont imaginé une sorte de gnome anthropomorphe. Charge aux auteurs de science-fiction de faire leur choix : crédibilité biologique ou pas ? Un des participants précise tout de même que le xénomorphe d'Alien a lui aussi une forme relativement proche des humains. La raison ? Purement technique : pour qu'un acteur puisse rentrer dans le costume ! :-D
Il est maintenant temps de présenter les dialogues entre humains et extra-terrestres que les auteurs ont préparé avant la séance ! Les lectures se suivent et ne se ressemblent pas, avec deux dialogues entre des humains et les "hommes-taupes" de la planète Cercium (voir l'article sur la deuxième séance), une communication basée sur les émotions, des bulles produites par les corps gazeux de la planète géante, qui encodent de l’information... Dans plusieurs cas, les auteurs ont imaginé des artefacts pour communiquer tels qu'un décodeur, une carte de la galaxie en petits points projetés à partir des pierres environnantes, un traducteur universel, la télépathie...
Détail de la couverture de l'Opéra de Shaya, de Sylvie Lainé
Avant de clore la séance, Li-Cam propose quelques conseils de livres :
- Babel 17, de Samuel R. Delany - où le langage est une arme. Quiconque l'apprend se voit programmer à l’intérieur de lui-même une deuxième personnalité, un traître
- Vision aveugle, de Peter Watts - où des scientifiques "augmentés" sont envoyés explorer un artefact extra-terrestre
- L’Opéra de Shaya, de Sylvie Lainé - où une jeune fille est payée pour séjourner un an sur une planète dont tous les êtres vivants sont empathiques et s'adaptent à elle
De quoi vous permettre de patienter, avec le prochain article, prévu début mars, qui traitera de l'écriture des prologues de nos histoires de space opera !
>> Crédit photos : photo du film "Arrival" (Premier contact) par de Denis Villeneuve, photo du groupe par Marion Sabourdy, dessin du tardigrade par Dave Kellett (source : sheldoncomics), image de Yoda et Alien par sprayzz (source : imgur)