Pour une éducation à la citoyenneté
Publié par Jean Claude Serres, le 6 mai 2016 2.8k
Le constat le plus fréquent est notre propension à opposer l’individualisme au collectif, la raison au cœur Notre difficulté est de passer de l’opposition à l’apposition dans une perspective de développement. Nous pouvons discerner et développer simultanément ou pas à pas, en séquence, car c’est plus facile des dipôles que l’on a naturellement tendance à juger l’u positif et l’autre négatif. A y regarder de plus prés, le discernement nous permet de multiplier les regards et les axes de développement. Cela nécessite de passer d’une observation statique des statuts à une observation dynamique des évolutions de chaque pole et de leurs interdépendances.
Le terme de citoyenneté n’échappe pas à cette difficulté. La citoyenneté est le fait d’être reconnu pour une personne (ou un groupe) comme citoyen d’un territoire. Le citoyen se voit attribuer des droits civiques et des devoirs comme celui d’aller voter. Dans ce cadre de pensée la citoyenneté est assez synonyme de la nationalité. Cependant nous pouvons porter un regard dynamique et laisser de coté la posture de « statut » pour percevoir la posture de « compétence de citoyenneté ». Cette compétence de citoyenneté est en devenir et en développement depuis la naissance de chacun à un mieux vivre ensemble, au début dans la famille et plus tard dans différents territoire : des communautés de destin et des communautés de territoires.
Dans cette perspective dynamique, développer la compétence de citoyenneté concerne la personne depuis son enfance dans son processus d’individuation psychique, dans sa singularité. La personne reste libre d’apporter ses propres réponses à son mode de vie personnel comme à ses interactions avec les autres dans la famille et dans les communautés. La citoyenneté devient une compétence singulière bienveillante pour soi-même comme pour ses relations aux autres, pour accroître le mieux vivre ensemble, au quotidien. Cette compétence de citoyenneté devient de facto un engagement politique, c'est-à-dire stratégique pour le mieux vivre ensemble collectif.
Hors notre société, quelque soit l’échelle de territoire est confronté à de multiples mutations qui oblige chacun à s’adapter, à développer de nouvelles formes de résiliences, à quitter l’ancien monde pour s’engager dans l’un des mondes émergents, de façon responsable. Stratégies citoyennes et stratégies politiques avancent main dans la main. Être seulement électeur ou juré devient dérisoire par rapport aux enjeux sociétaux actuels.
Dans cette réflexion, comment comprendre le terme d’éducation ? Il ne s’agit pas de transmettre des savoirs et des valeurs par des anciens dans une posture d’enseignement. Il s’agit d’identifier des axes stratégiques de développement individuels et collectifs, de co- construire et d’expérimenter des approches singulières et collectives. Les points de départs sont doubles : les questionnements citoyens (projet de vie) et les questionnements politiques pour faire face aux mutations en cours. Deux cartographies des enjeux citoyens et des enjeux politiques peuvent servir d’exemple ou de point de départ. Les questions de départ ouvrent la porte à d’autres questionnements dans une visualisation mentale globale et systémique : le passeport citoyen - les questionnements politiques
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