[PORTRAIT] Cécile Duvillier, une avalanche de passion !
Publié par Sandy Aupetit, le 1 avril 2020 2.9k
A l'occasion des Tribulations Savantes qui se dérouleront dans le campus de l'Université Grenoble Alpes le 14 avril prochain, nous avons eu la chance de nous entretenir avec la pétillante Cécile. Doctorante au centre INRAE de Grenoble (Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’alimentation et l’Environnement), elle a quitté sa Provence natale pour réaliser une thèse sur la cartographie des zones de départ potentielles d’avalanches.
[Mise à jour COVID-19 : Dans le contexte sanitaire actuel, les Tribulations Savantes sont pour le moment annulées. Une possibilité de report de l'événement est étudiée. N'hésitez pas à consulter leur site web pour suivre les nouvelles !]
Passionnée par la géologie depuis l’enfance
Originaire d’Aix-en-Provence, Cécile a toujours été passionnée par la géologie ! Elle entretient d’ailleurs une collection de roches et minéraux depuis l’enfance. Au moment de son orientation, le choix lui a donc paru évident ! Après avoir obtenu son baccalauréat, elle intègre une licence en Sciences de la Vie et de la Terre, parcours géologie à l’Université Aix-Marseille. Elle poursuit ensuite avec un master professionnel en Gestion des risques naturels et technologiques. Diplômée en septembre dernier, elle commence sa thèse dans la foulée, à tout juste 22 ans !
Elle a développé son goût pour la recherche au travers de nombreux stages : Cécile est curieuse et aime toucher à tout ! Elle a ainsi exploré des sujets aussi vastes que le microplancton, les nano-particules en chimie, ou encore l’évolution de la rivière Buëch dans les Hautes-Alpes.
Il ne faut pas hésiter à saisir les opportunités quand elles nous tendent les bras
Lors de son stage de fin d’études, en deuxième année de master, elle étudie les incendies de forêts dans la Drôme et les Hautes-Alpes au centre INRAE de Provence-Alpes-Côte d'Azur. A l’occasion d’un colloque scientifique, elle rencontre une chercheuse qui l’invite pour une mission de 10 jours dans son laboratoire au Portugal, afin d’étudier les incendies qui touchent chaque année le pays. Au delà de cet enrichissement scientifique, Cécile a également vécu une aventure humaine et culturelle.
Cartographier les zones potentielles de départ d'avalanche : des enjeux humains
On fait une thèse quand on est passionné
Lorsqu’à la fin de son master, Cécile décide de poursuivre en thèse, elle trouve une opportunité au centre INRAE de Grenoble, qu’elle saisit ! Elle quitte alors sa Provence natale, avec l’envie de profiter de cette expérience pour découvrir le bassin grenoblois et la montagne. Quelques mois après son arrivée, elle se passionne déjà pour la randonnée et ne rate pas une occasion de profiter des paysages en altitude !
Au laboratoire, elle travaille dans l’équipe “Érosion torrentielle, neige, avalanches” (ETNA). Son projet de recherche consiste à cartographier les zones potentielles de départ d’avalanches dans les Alpes françaises. L’enjeu de son travail est avant tout un enjeu humain. Chaque année, entre 40 et 80 accidents d’avalanche sont recensés par l’Association Nationale pour l’Étude de la Neige et des Avalanches. Identifier les zones potentielles de départ d’avalanche permettrait donc d’agir directement sur le nombre d’accidents.
Si je cartographie les zones de départ potentiel d’avalanche c’est pour éviter des morts et sauver des vies
Pour réaliser cette cartographie, Cécile travaille sur ordinateur avec le logiciel QGIS, qui lui permet d’obtenir des données topologiques et d’y intégrer des paramètres pour dessiner les zones potentielles de départ d’avalanche. Pour définir une zone à risque, beaucoup de paramètres différents entrent en jeu tels que l’altitude ou le degré de pente. Pour choisir ces paramètres, Cécile s’appuie sur des recherches bibliographiques et des mesures réalisées sur des zones ayant déjà connu des avalanches par le passé.
Les Tribulations Savantes : partager les sciences avec le public
Cécile a connu les Tribulations Savantes en recevant un mail d’information en début d’année. Pendant leur thèse, les doctorants doivent participer à plusieurs formations, et contribuer à l’organisation des Tribulations Savantes faisait partie des offres proposées par son école doctorale. Toujours curieuse, Cécile a bien sûr tout de suite saisi l’opportunité ! Cette expérience était à la fois l’occasion de découvrir les coulisses de l’organisation d’un événement de culture scientifique et également de rencontrer des doctorants travaillant dans d’autres domaines de recherche.
Son rôle pour cette 15ème édition a été de trouver des doctorants volontaires pour proposer des animations le jour J. Une tâche pas si facile ! L’enjeu de cette journée est de donner envie aux plus jeunes d’en apprendre un peu plus sur la science, dans une ambiance détendue et propice aux échanges. Il faut donc trouver des doctorants ayant envie de partager leurs connaissances et leurs recherches avec le public, à travers des ateliers et des expériences ludiques !
Article rédigé par Loïse Livache et Nancia Troubat
Cet article a été rédigé par les étudiants de licence suivant l'enseignement transversal "Sciences, journalisme et réseaux sociaux" proposé à l'Université Grenoble Alpes (UGA). Cet enseignement est encadré par Sandy Aupetit, chargée de médiation scientifique à l'UGA, et a été construit cette année en partenariat avec les Tribulations Savantes.