Dans le cadre d’un cours du master 1 CCST sur la découverte des milieux professionnels encadré par Laura Schlenker, nous avons pu rencontrer Damien et échanger autour de son engagement dans la culture scientifique.

Un parcours atypique 

Atypique, c’est le terme qu’a choisi Damien pour définir le parcours qui l’a mené à devenir aujourd’hui directeur de Nemeton, son association de vulgarisation scientifique. 

A la suite d’études d'électricien et de multiples expériences décorrélées de sa formation initiale, il finit par tout plaquer pour un service civique à la Casemate. Là bas, il est en contact et s’intéresse au concept de médialab et fablab, deux espaces qui s’articulent autour de la même philosophie. Leur but commun: ouvrir un lieu accessible à tous, en permettant à chacun de bénéficier de matériel ou de techniques pour réaliser divers projets. Entre le fablab, plutôt axé sur la conception d’objets (mise à disposition d’imprimantes 3D par exemple) et le médialab sur la création audiovisuelle/numérique, quelque chose reste à faire. Damien va donc s’intéresser à la pièce manquante, le biolab. 

Le principe reste le même : mutualiser pour donner l’accès au plus grand nombre, et par la même occasion rentabiliser les investissements en matériel en limitant ainsi une consommation inutile d’équipements individuels. Cette fois-ci, Damien se penche sur ce qu’il lui paraît être un point essentiel dans la gestion de notre mode de vie à l’heure de la crise climatique: notre lien avec la biologie, et son potentiel impact sur la planète. 

Au final, le biolab, c’est l’espace qui doit permettre de progresser, de s’interroger en manipulant sur le vivant via les sciences et les technologies. Damien s’est donc spécialisé dans la vulgarisation, et la médiation. Pas question de concentrer sa connaissance sur un domaine spécifique, il est bien plus utile de maîtriser correctement les grandes lignes d’un maximum de sujets. Ainsi, il sensibilise sur tous les fronts en agissant auprès des scolaires, des publics plus éloignés, des étudiants, des curieux et des passionnés. Le reste du temps, il est multi-casquettes. Il se charge de l'ingénierie culturelle, à savoir la gestion des projets, et plus généralement du bon fonctionnement de Nemeton. De la comptabilité à la communication, il est impliqué dans tous les rouages, et ça fonctionne. Le biolab Nemeton devient Nemeton biolab café, (on vous laisse cliquer sur ce lien si vous pouvez en apprendre plus sur la structure) et c’est bien la preuve que Damien a brillamment su s’adonner à sa mission.

Un optimisme sans faille

En rencontrant Damien, on ressent immédiatement une vision tournée vers l’avenir. Cet optimisme est ressenti dans chaque projet. Il nous parle par exemple d’une initiative concernant le développement de biomatériaux dans la construction de bâtiments. Son ambition est avant tout de rendre la science accessible à tous, tout en cultivant un esprit de collaboration et de résilience face aux défis de demain. Cet engagement s’inscrit dans une dynamique plus large partagée par l’ensemble du tiers-lieu de Cap Berriat, duquel il a d’ailleurs intégré le CA. Damien défend l’idée que la science est loin d’être réservée à une élite et peut devenir un outil au service de tous. C’est par exemple à travers une expédition en Belledonne avec des jeunes habituellement éloignés de ce milieu que la science leur devient accessible. Pour Damien, la médiation scientifique est un pont entre des mondes souvent perçus comme incompatibles. Avec son enthousiasme communicatif et sa capacité à créer des projets novateurs, il inspire une nouvelle génération de médiateurs. L’objectif principal étant d’agir sur notre quotidien pour inscrire la science dans nos habitudes de tous les jours.

Son engagement devient alors porteur d’espoir. Damien est persuadé qu’on peut améliorer l'engagement dans la cause si on donne des clés pour que tout le monde situe ce pour quoi il faut se mobiliser. En donnant vie à Nemeton, Damien Bouëvin montre que la science peut être bien plus qu’un domaine cloisonné et réservé aux experts. Par son approche inclusive, il transforme les savoirs en leviers de réflexion et d’action, accessibles à tous.