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Comment une "âme" s’est creusée en l’homme : l’hypothèse de Nietzsche-Foucault
Conférence de Emmanuel Salanskis dans le cadre du cycle "Avenue centrale" (saison 11).
Au deuxième traité de la Généalogie de la morale, Nietzsche propose une théorie originale et provocatrice de la « mauvaise conscience » : elle n’est ni la conséquence naturelle d’une mauvaise action, ni un effet immédiat de la punition. Elle résulte plutôt du fait que la crainte du châtiment oblige l’individu à retourner ses pulsions contre lui-même. C’est de cette façon qu’une « âme », au sens d’une intériorité psychique, serait progressivement apparue en l’homme. L’objet de cette conférence sera d’étudier la réappropriation de cette hypothèse à laquelle Foucault se livre en 1975 dans Surveiller et punir, quand il affirme que l’âme possède une réalité historique. On évoquera aussi quelques conséquences de cette idée pour une épistémologie des sciences humaines.
Discutant
Une conférence animée par Philippe Saltel, professeur de philosophie morale, membre de l’Institut de Philosophie de Grenoble (IPhiG).
Informations complémentaires
Emmanuel Salanskis est doyen de la Faculté de
philosophie de l’Université de Strasbourg, ancien élève de l’École
Normale Supérieure de Paris, agrégé de philosophie et membre du Centre de recherches en philosophie allemande et contemporaine (CRePhAC).
Il est notamment l’auteur d’une thèse sur « L’épreuve de l’élevage dans la pensée de Nietzsche », d’un Nietzsche paru en 2015 aux Belles Lettres et plus récemment d’une monographie intitulée Pourquoi une Généalogie de la morale ? (Éditions de la Sorbonne, 2023). Il a aussi codirigé deux volumes en 2022 : le numéro 51 des Cahiers philosophiques de Strasbourg intitulé "Nietzsche : le projet de la Généalogie de la morale" (en collaboration avec Anne Merker), et Les métamorphoses de la « généalogie » après Nietzsche (en collaboration avec Quentin Landenne, Presses de l’Université Saint-Louis).
De 12:15 à 13:15