Pour ce nouvel épisode, nous avons invité Marc Langenbach, enseignant-chercheur et géographe, pour nous parler du tourisme sportif dans le Parc National des Écrins et, dans ce contexte, de comment peut émerger une recherche participative.

Aux origines : les traces numériques

Le cœur de cible de Marc, ce sont les traces numériques. Ces empreintes, laissées derrière soi dès lors que l’on accède à internet ou à un terminal numérique, comportent des informations géographiques qui sont d’un intérêt particulier pour les chercheurs en sciences sociales. Dans le cas de notre invité du jour, ces données trouvent tout leur sens dans l’étude des loisirs sportifs de montagne. Elles permettent en effet de reconstituer une véritable expérience de vécu par les pratiquants sur la base des tracés GPS et autres données textuelles laissées sur des plateformes spécialisées telles que VysoRando ou Open Runner.

Une collaboration avec le parc des Écrins

Les traces numériques sont un outil de choix pour des structures territoriales telles que le Parc National des Écrins, dont la collaboration avec Pacte est une affaire de long court. En effet, la fréquentation de ces espaces est difficile à étudier finement avec les outils « traditionnels » utilisés jusqu’à maintenant, tels que des dispositifs de photocomptage ou des tapis compteurs. Dans cette optique, examiner les traces numériques permet d’affiner assez radicalement le suivi des visiteurs du parc sans être dépendant de leur passage à proximité d’un dispositif de comptage. GPS, téléphones, interfaces connectées, c’est une véritable mine d’informations – anonymisées, bien entendu – qui a émergé de la collaboration entre Marc et ses collègues du Parc. Des informations qui ont permis de mettre en évidence des problématiques de terrain comme le télescopage entre vélo et randonnée pédestre. 

Un projet pensé pour s’ouvrir

Si la façon de collecter les données peut évoquer une dimension participative à cette étude, le vrai objectif de départ était surtout de proposer des outils d’aide à la décision pour les agents du Parc des Écrins. En effet, les comportements et vécus récoltés permettent de mieux encadrer, aiguiller et maitriser la fréquentation des espaces dont ils ont la gestion. En outre, ce type de méthodologie est tout à fait réplicable à d’autres espaces, ce qui a induit assez naturellement un besoin de médiation et de formation qui fait directement écho aux épisodes précédents de notre podcast. Une réplicabilité qui passe bien évidemment par une phase de recherche active de financement, mais qui a abouti à de nombreuses perspectives pour Marc et ses collègues, tel qu’un partenariat avec le Ministère des sports, prometteur d’une expansion à plus grande échelle d’une gestion plus intelligente des réserves naturelles. 

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