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[Appel à communications] Les représentations de l’intelligence artificielle en scène : par-delà la science-fiction ?
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Date limite d'envoi : 10 mars 2025
Co-organisé avec l'université de Lausanne, dans le cadre du programme de recherche “ÉcrIA : écriture et IA en contexte artistique”, ce colloque aura lieu à Grenoble les 4 et 5 juin prochains.
Machines algorithmiques, assistantes embarquées, intelligences artificielles domestiques : ces artefacts se multiplient depuis 2020 sur les scènes contemporaines, faisant écho aux avancées considérables des large language models (LLM) et à la démocratisation de certaines de leurs applications, telles que ChatGPT. Leur adoption enthousiaste ou critique, voire leur détournement par nombre d’artistes informe aussi bien les processus de création que leurs œuvres, en donnant lieu à une très grande diversité de formes. Ce colloque aimerait étudier la manière dont ces œuvres interrogent nos rapports aux algorithmes et aux IA génératives, qui régissent aujourd’hui une part considérable de nos vies quotidiennes : quel regard les arts scéniques et performatifs portent-ils sur ces bouleversements numériques ? De quel(s) monde(s) se font-ils aujourd’hui l’écho à travers les représentations qu’ils donnent à voir des systèmes intelligents ?
Premier événement d’une série de manifestations consacrées aux relations que l’IA entretient avec les arts vivants, ce colloque interrogera plus spécifiquement les liens entre l’IA et ses imaginaires, à travers notamment le recours au genre de la science-fiction lorsqu’il s’agit de représenter l’IA en scène. Alors que les algorithmes construisent d’ores et déjà, et dans le monde réel, une société totalement inédite au sein de laquelle les sociabilités, les modes de gouvernances et les libertés individuelles sont en pleine mutation, on peut interroger ce choix dramaturgique ou fictionnel.
Il convient de distinguer d’emblée trois types de mobilisation des algorithmes ou de l’IA dans les arts : d’abord celle qui intervient durant le processus de création, comme lorsqu’un artiste décide de l’employer pour ses recherches ou pour écrire et composer – on peut penser au travail de Simon Senn ou à Human in the Loop (2023) de Nicole Seiler – ; ensuite celle qui autorise certaines formes spectaculaires, comme les algorithmes d’Instagram du spectacle _jeanne_dark_ (2021) de Marion Siéfert ou la réalité virtuelle de Lavinia (2023) d’Isis Fahmy et Benoît Renaudin ; enfin celle qui apparaît comme thématisée dans les fictions, à l’instar des robots joués par des comédiennes de Contes et Légendes (2019) de Joël Pommerat ou de « Scarlet », assistante domestique, dans la fiction du même nom d’A. Damasio, adaptée au théâtre par V. Steyaert (Scarlet et Novak, 2023). Ce sont surtout les deux derniers types qui nous occuperont ici.
Trois axes de réflexion :
- IA en scène et science-fiction : emprunts, transferts, imaginaires
- Expériences esthétiques et enjeux politiques
- Personnages algorithmiques et fantômes numériques : émergence ou retour ?
Ce colloque est organisé dans le cadre d’un programme de recherche intitulé « ÉcrIA : écriture et IA en contexte artistique », coordonné par R. Bionda (UNIL), V. Decloquement, P. Roux (Lyon 2) et J. Valero (UMR Litt&Arts, UGA), lauréat de l’appel à projet « Alliance Campus rhodanien », 2025-2026.
Modalités
Les propositions doivent être présentées de la manière suivante :
- un fichier contenant : titre de la communication, courte notice bio-bibliographique (nom, prénom, affiliation institutionnelle, 500 signes maximum) et adresse de courriel ;
- un fichier anonyme contenant : titre de la communication, proposition de communication (3000 signes maximum, bibliographie non incluse).
Les propositions sont à envoyer pour le 10 mars dernier délai, simultanément à Romain Bionda et Julie Valero.