Eye-tracking : les lycéens jettent un coup d’œil à la Maison des Sciences de l’Homme Alpes !

Publié par Robin Gaillard, le 4 novembre 2018   3.6k

À l’occasion de la fête de la science, la Maison des Sciences de l’Homme Alpes ouvrait ses portes aux lycéens de l’agglomération grenobloise. Au programme : présentation d’un nouvel outil qui facilite la vie de nombreux chercheurs en sciences humaines et sociales : l’eye-tracking !

Comprendre le comportement visuel des bébés, mieux appréhender des maladies comme la schizophrénie,  créer des dispositifs innovants afin de lutter contre le handicap… Les applications de l’eye-tracking, connu sous le nom d’oculométre en français, sont multiples ! Les 11 et 12 octobre, une dizaine de classes de lycéens se sont faites bluffer par cet outil permettant de suivre le regard de quiconque enfile une paire de lunette bien spécifique. Invités à la Maison des Sciences de l’Homme Alpes, les élèves ont eu droit à une brève présentation de l’organisme et de l'instrument, puis ont rapidement pu passer à une démonstration de l’eye-tracking. Les lycéens volontaires se sont donc équipés de l’engin et à partir de là, leurs camarades ont pu observer en direct sur un écran géant leurs moindres faits et gestes oculaires !

L'eye-tracking, des lunettes bien particulières !


Comment ça marche ?

Avant d’expliquer le principe de l’eye-tracking, les lycéens ont eu droit à quelques rappels sur la vision, puisque l’instrument se concentre sur une zone bien particulière de l’œil : la fovéa. Cette partie de la rétine est la plus riche en bâtonnets (qui permettent de capter le mouvement) : c’est donc ici que notre acuité y est maximale. Ainsi, lorsque l’on fixe un objet, notre fovéa est directement pointée vers l’objet en question. C’est grâce à deux petites caméras et trois lasers visant la fovéa que l’eye tracking parvient à déduire précisément où l’on regarde !

La zone fovéale correspond à la partie de la rétine où notre acuité est maximale


Un outil bien utile en sciences humaines et sociales

Parce que l’analyse du comportement visuel est au cœur de nombreuses études en sciences humaines et sociales, notamment en psychologie, l’eye-tracking est une technologie particulièrement intéressante pour les chercheurs. En parvenant à suivre le regard de bébés lorsqu’ils visionnent une vidéo, on découvre que ces derniers n’ont pas le même comportement si la vidéo contient du son ou non. Dans l’étude de troubles comportementaux liés à la schizophrénie, les chercheurs remarquent que la maladie s’accompagne d’un trouble oculomoteur. Pour aider la recherche sur ces thématiques, la Maison des Sciences de l’Homme Alpes a créé une plateforme de partage d’outils et de connaissances : SCREEN (Service Commun de Ressources d’Expérimentation et d’Équipement Numérique). Le but : favoriser les rencontres entre chercheurs de différents domaines et encourager les bonnes pratiques de recherche.