Ecole de Physique des Houches : et de 100 !
Publié par Sophie Prud'homme, le 8 juillet 2013 5k
Du 8 juillet au 2 août, l’Ecole de Physique des Houches accueillera sa 100ème école d’été. Au cœur du massif du Mont-Blanc, cette école internationale rassemble depuis 1951 des chercheurs de renom qui abordent des thématiques de la physique de haut niveau.
L’Ecole de Physique des Houches, dont la renommée mondiale n’est plus à faire auprès des physiciens, organise depuis 1951 des écoles d’été dédiées au développement de la physique de haut niveau. L’Ecole a vu les plus grands noms de la physique moderne enseigner à de jeunes étudiants. À raison de deux écoles d’été par an, elle accueille doctorants et jeunes chercheurs de tous les pays.
Durant quatre semaines, ils ont l’occasion d’approfondir leurs connaissances, mais aussi de s’initier à de nouvelles thématiques de pointe, touchant à la physique mais aussi à d’autres domaines comme la biologie, la chimie ou les sciences de la Terre. L’Ecole de Physique des Houches fête ce mois-ci sa 100ème édition, intitulée « La cosmologie post-Planck ». Celle-ci accueillera une quarantaine de participants qui se retrouveront autour de la cosmologie, la branche de l’astrophysique qui étudie l’Univers, notamment son origine, son évolution et sa fin.
Un lieu unique qui jouera un rôle crucial dans le renouveau de la recherche en physique européenne après-guerre
C’est en 1951 que Cécile DeWitt-Morette décide de créer l’Ecole de Physique des Houches dans le but de fournir un enseignement plus pratique de la physique moderne à la communauté scientifique française et internationale. Alors jeune physicienne au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), elle rêve à un lieu alors unique au monde permettant la formation à haut niveau de jeunes physiciens, un lieu d’enseignement et de pratique de la physique moderne. Ce lieu, elle le trouve dans les Alpes, aux Houches (Haute-Savoie).
C’est là qu’elle organisera pour la première fois en 1951 l’Ecole d’été de Physique des Houches dans la rusticité de simples chalets d’alpages. L’originalité du concept et de l’approche mise en place par Cécile DeWitt-Morette, favorisant les échanges et discussions, permettant la naissance de nouvelles idées et de grandes collaborations, a joué un rôle crucial dans le renouveau après-guerre de la physique européenne. Ce modèle d’école, fort de son succès, est aujourd’hui repris à travers le monde. Plusieurs scientifiques ayant pris part à ces écoles, comme Pierre-Gilles de Gennes, Georges Charpak, Alain Connes ou Claude Cohen-Tannoudji, pour ne citer que les français, obtiendront eux-mêmes par la suite le Prix Nobel de physique ou la médaille Fields en mathématiques.
Une école incontournable pour former aujourd’hui les nouvelles générations de physiciens
L’Ecole s’est bien développée depuis cette première session. Les conditions matérielles ont bien évidement radicalement changé. En effet, ce projet à l’origine autofinancé est maintenant un service interuniversitaire commun à l’Université Joseph Fourier et à Grenoble INP, financé également par le CNRS et le CEA. L’école s’est aussi ouverte à d’autres domaines comme les mathématiques, la biologie, les sciences de la Terre, ou la chimie. Des sessions sur ces différentes thématiques sont organisées tout au long de l’année. Certaines sont destinées à tous les chercheurs (débutants comme confirmés), d’autres sont avant tout conçues pour les étudiants en thèse. Les deux écoles d’été (formations approfondies sur des thèmes novateurs en juillet et en août) restent cependant les moments phares de l’année. Malgré ces évolutions, l’état d’esprit insufflé par Cécile DeWitt-Morette reste intact.