Quelles alternatives à l'élevage industriel en Europe ?
Publié par Jacques Talbot, le 9 mars 2021 2.5k
Image JEAN-PIERRE MULLER / AFP
Ce café a eu lieu via Zoom le mardi 9 mars. L'enregistrement est disponible via ce lien. Les documents projetés sont disponibles (colonne de gauche) .
L’élevage industriel consiste à élever des animaux en optimisant les paramètres économiques de la production exclusivement. Il concerne essentiellement en Europe les porcs, les volailles et les bovins.
Ses inconvénients sont les suivants (sans viser l’exhaustivité) :
la souffrance animale est très présente, et n'est pas prise en considération (enfermement, espaces très limités …)
bien que les émissions de gaz à effet de serre (CO2 et méthane) soient équivalentes ou même parfois inférieures à celles des alternatives si on raisonne par kg de produit, du fait que l’industriel vise à maximiser la quantité plutôt que la qualité, son bilan GES global est supérieur. De plus, la nourriture des animaux industriels est plus largement importée (soja américain …), elle contient donc beaucoup de CO2eq importé et augmente la déforestation.
les pollutions autres sont liées aux déjections, plus concentrées et non recyclées dans des cultures, qui polluent ensuite terres et eaux, ainsi qu'à l'utilisation massive d'antibiotiques.
les excédents de production (surtout poulets) sont exportés vers des pays en développement (surtout en Afrique), détruisant ainsi leur élevage vivrier.
Les avantages de l’industriel sont des volumes élevés et des prix bas.
Les alternatives consistent à développer un élevage qui optimise en même temps qualité des produits, bien-être animal, rentabilité pour l’éleveur et prix accessibles pour le consommateur.
Les leviers d’action techniques via la PAC (Politique Agricole Commune) sont nombreux puisque l’élevage, et plus généralement l’agriculture de l’UE sont basés sur un système de subventions. On peut donc modifier les prix de revient et donc les prix sur le marché des produits issus des diverses modalités d’élevage, en faisant payer les pollutions et en rémunérant les “services écosystémiques”.
Il reste que les habitudes des consommateurs ne peuvent évoluer que lentement, sur la base des campagnes de sensibilisation menées par les ONG et les pouvoirs publics. Il s’agit donc sans doute de programmes s’étalant sur des décennies.
Nos intervenants nous aideront à découvrir et discuter les options possibles :
Intervenants
Bertrand Dumont, directeur de recherches, travaille sur la transition agroécologique en élevage
Pierre Dupraz, chercheur en économie agricole et de l’environnement, travaux sur la PAC
Paul-Dominique Rebreyend, éleveur de bovins viande bio en Matheysine et président d'une société de producteurs avec abattoir
Modérateur : Gérald Rieux (CSCAG)