L’enseignement en France : “mention passable” ?
Publié par Patrick Sztulzaft, le 17 décembre 2022 1.7k
Ce café a eu lieu au Café des Arts le 6 décembre 2022.
Vous pouvez accéder à son enregistrement ici.
Des dysfonctionnements dans le système d’enseignement français sont régulièrement pointés par les médias, les syndicats d’enseignants, et beaucoup d’autres.
Quelques aspects de cette crise qui prennent la forme d’une liste à la Prévert incomplète très certainement :
- Le niveau général semble de plus en plus faible, cependant dans les études PISA, le niveau à la sortie du collège à 15 ans est dans la moyenne de l’OCDE.
- L’école française joue mal son rôle de réduction des inégalités sociales, comparée à d’autres pays. Il y a une grande disparité de niveaux des élèves, qui reflète essentiellement leur l’origine sociale.
- Beaucoup d’élèves sont considérés en décrochage scolaire. Des différences importantes de niveau entre élèves sont visibles dès la primaire.
- Le taux d’échec est élevé dans les deux premières années universitaires.
- Selon certaines études, 100 000 jeunes chaque année sortent prématurément du système ; en 2019, 8,2 % de la tranche d'âge 18-24 ans des sortants précoces n'ont pas de diplôme, ou tout au plus le brevet.
- Les enseignants ressentent souvent un mal être et sont parfois tiraillés entre l’exigence de former des citoyens et la demande de former à des métiers. Certains dénoncent ainsi un risque de “privatisation” de l’enseignement, et de soumission aux besoins de l’économie alors que, dans le même temps, les lycées professionnels sont dévalorisés. Dans ces établissements, en ce moment, les enseignants réclament moins de stages en entreprise et plus d’heures de cours. Ils ont peur d’une baisse du niveau de formation théorique et cependant, on peut noter qu'au sein de l’université et ailleurs, les formations en alternance ont du succès et placent très bien leurs étudiants.
- Des réformes comme celle des études de santé ou du professorat des écoles ou du collège lycée se sont révélées lourdes et peu compréhensibles.
- Bien que les salaires des enseignants soient plutôt inférieurs à ceux de nos voisins, le budget consacré à l’éducation nationale en France est dans la moyenne des pays occidentaux riches. On peut donc se demander s’il n’y a pas un problème dans la répartition et l’utilisation de ce budget.
- Le système scolaire français dans son ensemble reste très élitiste, avec au sommet les classes préparatoires et les fameuses « grandes écoles »
- Il reste également très rigide, et permet difficilement de sortir de certains cadres : années de césures, réorientations…
Nos intervenants :
- Hamid Chaachoua, Professeur en didactique des mathématiques à l'Université, directeur de l'INSPE (Institut National Supérieur du Professorat et de l'Education)
- Pascal Bressoux, Professeur en sciences de l'éducation à l'Université, membre du Conseil Scientifique de l'Education Nationale
- Jean-Christophe Larbaud, Inspecteur pédagogique régional, directeur de l'Ecole Académique de la Formation Continue
Modérateur : Joel Lunardi