Biais cognitifs : c'est grave docteur ?
Publié par Hélène Mottier, le 8 avril 2018 12k
Plan de l'article :
1 - Introduction aux biais cognitifs
2 - Naissance des théories des processus ''duaux''
3 - Les processus cognitifs de la pensée intuitive et de la pensée analytique
4 - Les biais cognitifs : toujours liés à la pensée intuitive ?
5 - Peut-on se prémunir des biais cognitifs ?
1- Introduction aux biais cognitifs
Le terme de biais cognitif renvoie au fait que nous attribuons la formation de nos jugements et décisions à un ensemble de pensées rationnelles alors qu’elle est souvent –toujours- influencée par des processus cognitifs dont on ne tient pas compte puisque ‘‘silencieux’’. Autrement dit, nous loupons systématiquement des facteurs qui ont influencé notre jugement final. Dans un jugement ou une prise de décision, nous accordons par exemple plus de poids aux arguments négatifs qu'aux positifs, c'est le biais de négativité (aussi nommé effet d'asymétrie positive-négative) [1]. Malgré toute votre bonne volonté, il restera difficile d'éviter ce biais cognitif. De plus, nous ne pouvons connaître tous les processus cognitifs qui ont influencé notre jugement, c’est un fait inhérent à notre fonctionnement cérébral. De fait, personne ne peut ‘‘échapper’’ à ses propres biais cognitifs. Nous pouvons en revanche tenter de rectifier les biais cognitifs qui engendrent des réponses qui s’avèrent fausses et/ou, dont les conséquences sont néfastes pour soi ou pour autrui. Et pour les rectifier, une première étape serait, peut-être, de remettre en question de la façon dont nous pensons penser !
C’est dans cette démarche que nous vous présentons la théorie des processus duaux, théorie générale du fonctionnement cognitif qui reste à ce jour le modèle privilégié dans l’étude des biais cognitifs et de la pensée critique en Psychologie cognitive [2].
Que postule la théorie des processus duaux et en quoi peut-elle nous aider à mieux appréhender les biais cognitifs ?
2 - Naissance des théories des processus "duaux"
À partir des années 60, l’idée selon laquelle les êtres humains agiraient avant tout de manière rationnelle, est fortement remise en cause. Au contraire, les êtres humains favoriseraient des critères non rationnels –des impressions rapides et intuitives- pour émettre un jugement ou prendre une décision [3] [4]. Historiquement, Wason [3] s’interrogeait sur la difficulté des chercheurs à intégrer le critère de réfutabilité de Popper dans la démarche scientifique [5]. Pourquoi les chercheurs consacrent-ils autant d’effort de recherche à confirmer leurs hypothèses de travail plutôt que de tenter de les réfuter ? Cette tendance est-elle propre au monde de la Recherche ou s’applique-t-elle à différentes situations de la vie quotidienne ?
Une série de tâches expérimentales, connue sous le nom de ‘‘tâche de sélection de Wason’’, mit ainsi en évidence que les individus étaient particulièrement promptes au biais de confirmation (tendance à chercher à confirmer l'hypothèse plutôt qu'à la réfuter). Dans cette tâche, quatre cartes sont présentées aux individus qui doivent déterminer si la règle présentée est vraie ou fausse en retournant autant de carte que nécessaire. Deux sont nécessaires pour savoir si la règle dit vraie. Les individus retournent majoritairement la carte qui permet de vérifier si la règle est vraie mais ils oublient de retourner la seconde carte qui pourrait contredire cette règle et qui s’avère donc tout aussi déterminante [6]. Ainsi, les chercheurs constatent que les individus semblent chercher de manière privilégiée à confirmer l’hypothèse -ils cherchent les informations qui vont dans le sens de la règle- plutôt qu’à la réfuter -ils ne cherchent pas les informations qui viendraient contredire la règle- (aussi nommée erreur d’inférence inductive). En parallèle, les chercheurs Kahneman (Prix Nobel d'économie, 2002) et Tversky avancent que, de manière plus générale, le raisonnement humain reposerait en premier lieu sur un certain nombre d’heuristiques de pensée, c’est-à-dire, sur des mécanismes de pensée qui réduisent le nombre d’informations à considérer et qui simplifient les processus de jugement et de prise de décision [3]. Si ces heuristiques s’avèrent souvent optimales puisqu’elles permettent de prendre des décisions rapidement en réduisant l’effort mental, elles conduisent également à des biais cognitifs au cours du jugement.
Partant de cette nouvelle conception du fonctionnement cognitif humain, Wason et Evan proposent en 1975 un modèle général du raisonnement humain : la théorie des processus duaux (Dual-Process Theory) [7].
Cette théorie postule que la cognition humaine repose sur deux grands ensembles de processus cognitifs :
- Les processus cognitifs de Type 1, rapides et automatiques (à l'image du lièvre), qui comprennent les processus débouchant sur une pensée intuitive, et
- Les processus cognitifs de Type 2, lents et contrôlés (à l'image de la tortue), qui regroupent les processus cognitifs amenant à une pensée analytique [8].
La théorie des processus duaux englobent ainsi l’ensemble des processus cognitifs, de la perception sensorielle (e.g. vision, audition) aux opérations mentales dites de haut niveau (e.g. résolution de problème) [9]. Plusieurs modèles des processus duaux sont actuellement en concurrence mais tous s’accordent pour distinguer les processus de Type 1 et ceux de Type 2 sur la base de (1) l’utilisation de la mémoire de travail (maintien temporaire de l’information et manipulation de celle-ci) et (2) la mise en place automatique vs. intentionnelle de ces processus cognitifs [8] [10].
3 - Les processus cognitifs de la pensée intuitive et de la pensée analytique
Les processus cognitifs de Type 1 se produisent de manière rapide et automatique, c’est-à-dire sans l’intervention volontaire de l’individu. Ils ne requièrent pas l’utilisation de la mémoire de travail : la quantité de ressources attentionnelles et d’opérations mentales à fournir pour l’activation de ces processus est faible, voire inexistante. Par exemple, s’exprimer dans sa langue natale demande peu, voire pas d’effort cognitif selon le contexte d’énonciation.
Ces processus de Type 1 amènent à des réponses dites intuitives. Ce sont des réponses qui s’imposent à l’esprit sans que l’individu n’ait connaissance des différents processus cognitifs à l’origine de ces réponses. Autrement dit, les réponses intuitives apparaissent comme des évidences. Elles peuvent avoir différentes origines : les prédispositions biologiques (ex. dépendant des caractéristiques du système cérébral), les apprentissages implicites (ex. règles sociales), les apprentissages explicites (ex. éducation scolaire) ou encore la répétition des expériences. Ainsi, la réponse intuitive "2" à la question "1 + 1 = ?" n’est ni "innée", ni même intuitive pour tout le monde; elle l’est devenue par apprentissage explicite répétée.
Il est important de noter que les réponses intuitives ne sont "ni bonnes ni mauvaises". Les ressources cognitives du système cérébral étant limitées, les individus doivent émettre des jugements avec les contraintes imposées par le fonctionnement cognitif, mais aussi par l’environnement, comme la pression temporelle [11]. De fait, les individus mettent en place des stratégies pour réduire l’effort mental que requiert un jugement ou la prise d’une décision. Ces stratégies renvoient aux heuristiques de pensée qui permettent de traiter l’information d’une manière moins coûteuse en conservant une règle de décision optimale [11].
Par exemple, l’heuristique d’expertise consiste à accorder plus de valeur aux arguments d’un expert par rapport à ceux d’un novice d’un domaine particulier [12]. Cette heuristique peut conduire à un biais de raisonnement : l’individu accordera plus ou moins de crédit à un même argument avancé par une même personne selon que cette personne sera présentée comme experte ou novice du domaine [11]. Bien que le jugement de la valeur de l’argument soit de fait biaisé –il ne repose pas sur une réflexion de la validité des arguments eux-mêmes-, il n’en reste pas moins que l’heuristique d’expertise est une méthode efficiente. En effet, elle minimise l’effort cognitif et maximise les chances d’obtenir un jugement valide et raisonnable. Encore faut-il s’assurer que ledit expert soit reconnu comme expert par la communauté experte du domaine et que la construction de connaissances valides soit possible dans cette discipline...
Les processus cognitifs de Type 2, quant à eux, sont mis en place de manière délibérée et impliquent des efforts cognitifs pour l’individu. Par conséquent, ils nécessitent plus de temps avant d’aboutir à une conclusion. Il en découle des réponses dites analytiques qui sont le fruit d’une réflexion plus lente. De plus, les individus peuvent identifier les pensées qui ont amené à la formation de ces réponses [9] [13] [14].
De fait, les réponses analytiques se distinguent des réponses intuitives sur deux points principaux : elles impliquent toujours (1) la mémoire de travail, c’est-à-dire, la mise en place d’opérations cognitives (calcul, raisonnement logique, manipulation de concepts) et (2) l’engagement des fonctions exécutives (attention, inhibition). De plus, elles nécessitent l’acquisition de connaissances spécifiques et de méthodes de raisonnement. Le coût cognitif de la formulation d’une réponse analytique est fort. Toutefois, il variera en fonction de l’entraînement à son initiation (la logique, la résolution d’un type particuliers de problème), du contexte (temps disponible) ou encore des prédispositions biologiques (e.g. capacités d’inhibition) [2] [9].
Toutefois, les deux types de processus cognitifs seraient toujours impliqués dans le raisonnement et les processus de Type 1 précèderaient toujours ceux de Type 2 [2] [9]. En 1999, Reber et Schwarz ont par exemple mis en évidence que la manipulation de la couleur de l’écriture d’un énoncé (rendue plus ou moins lisible) influence le jugement de vérité de ce dernier à l’insu des individus [15]. En d’autres termes, si l’on peut identifier les pensées amenant à des réponses analytiques, d’autres pensées liées aux réponses intuitives vont également influencer le processus de jugement à l’insu des individus.
De plus, la mise en place des processus cognitifs de Type 2 se produiraient lorsque l’individu détecte un conflit, c’est-à-dire, lorsqu’ils prennent conscience que la réponse intuitive n’est pas adaptée à la situation. Frederick a créé un test, le CRT -pour Cognitive Reflexion Test- qui induit une réponse intuitive fausse mais relativement facile à outrepasser si tant est que l’on ait détecté la présence d’un conflit [16]. Ce test se compose de trois questions courtes comme par exemple celle-ci :
Sachez que la bonne réponse [17] n’est pas 10 centimes et qu’elle ne nécessite pas de calculs insurmontables. Pourtant, sur les quelques 3428 étudiants interrogés dans diverses Universités, 33% ont répondu faux aux 3 questions et seulement 7% ont répondu juste à chacune d’entre elles. De plus, même avertis de la présence d’un piège, les individus continuent à fournir majoritairement les réponses intuitives et fausses [18]. Tout se passe comme si la réponse intuitive venait parasiter la mise en place de processus analytiques, la réponse "10 centimes" apparaît comme une évidence et s’avère de fait particulièrement difficile à ignorer. L’individu doit inhiber la réponse intuitive et mettre en place des opérations cognitives supplémentaires pour trouver la bonne réponse, tous deux coûteux d’un point de vue des ressources cognitives.
En résumé :
Les processus cognitifs sont regroupés en deux '‘familles’’ : les Type 1 et les Type 2.
Les processus de Type 1 amènent à réponses intuitives, lesquelles permettent de réagir rapidement et de manière adéquate face aux événements en fonction des expériences passées. Elles conduisent toutefois à des raisonnements biaisés dans diverses situations.
L’individu peut les rectifier s’il détecte un "conflit" en s’engageant dans des traitements cognitifs de Type 2 et ce, afin de fournir une réponse alternative dite analytique.
Les deux types de processus cognitifs sont toujours impliqués dans la formation d’un jugement ou la prise de décision.
4 - Les biais cognitifs : toujours liés à la pensée intuitive ?
Nous avons vu avec les heuristiques de pensée (ex. heuristique d’expertise) que les processus cognitifs de Type 1 peuvent amener à des biais de raisonnement (dans l’exemple, juger la valeur d’une argumentation par le titre de la personne qui l’avance). De plus, les résultats au CRT montrent la difficulté que l’on rencontre à inhiber une réponse intuitive et à mettre en place des processus cognitifs nous permettant de fournir une réponse analytique. Toutefois, il serait faux de considérer que seuls les processus cognitifs de Type 1 sont ceux qui amènent à des biais cognitifs, bien au contraire.
Shah et Oppenheimer ont postulé que les processus cognitifs de Type 2 sont impliqués de manière minimale et inefficiente pour outrepasser les intuitions initiales [11]. Le cas minime de leur utilisation serait la formulation d’une réponse analytique conforme aux impressions initiales. Autrement dit, la réponse analytique correspondrait dans la plupart du temps à une justification de la réponse intuitive pour laquelle l’individu ressent un fort engagement [19]. Il serait en effet moins coûteux cognitivement de fournir des réponses analytiques qui vont dans le sens des impressions initiales plutôt que de fournir des réponses analytiques qui vont à contre-sens de celles-ci… Cela correspond au fameux biais de confirmation ! Le biais de confirmation se caractérise par trois grands points : (1) favoriser les informations qui confirment ses croyances initiales ; (2) ignorer ou, a minima, moins considérer les preuves qui réfutent l’hypothèse ; et (3) interpréter les informations contradictoires au regard de son hypothèse [20].
Le biais de confirmation serait ainsi à la croisée des deux types de processus cognitifs. Point intéressant, le biais de confirmation s’apparente aux deux biais cognitifs fondamentaux du raisonnement humain d’après Evans [8] :
- Le biais heuristique qui caractérise la focalisation sélective et involontaire de l’individu sur des informations résultant de processus de Type 1 qui auront un poids prépondérant dans le jugement final.
- Le biais analytique qui correspond à une tentative de maintien du modèle ou de l’hypothèse actuel en considérant de manière insuffisante les alternatives.
Ainsi, les informations qui sont répétées et auxquelles nous adhérons fortement deviennent des réponses intuitives (biais heuristique). Si ces réponses seules ne suffisent pas, nous tentons de les justifier en recherchant d’autres informations qui confortent ces croyances tandis que les informations contradictoires seront écartées ou interprétées dans le sens de nos croyances (biais analytique).
5 - Peut-on se prémunir des biais cognitifs ?
Il n’existe pas, à notre connaissance, de techniques qui permettraient de se prémunir, à coup sûr, des biais cognitifs présents dans nos réponses intuitives ou analytiques, sans que cela ne soit coûteux cognitivement parlant !
Ceci étant dit, plusieurs chercheurs préconisent la connaissance de la taxonomie des biais cognitifs et des arguments fallacieux afin de mieux les détecter chez soi comme dans le discours d’autrui [10] [21] [22]. Nous pouvons ainsi être plus attentif à nos propres biais heuristiques, c’est-à-dire, au fait que nos jugements et prises de décision reposent par exemple sur l’accessibilité de l’information –j’ai déjà entendue cela quelque part, ce doit donc être vraie- ou sur l’émotion positive ressentie –cette information me procure un sentiment positif, elle doit donc être vraie- plutôt que sur des critères rationnelles –qui avance cette information ? est-elle démontrable ?-. Diverses équipes de recherche s’intéressent plus particulièrement à l’impact de la métacognition (les pensées que j’ai sur mes propres pensées) sur le développement de la pensée critique [22] [23]. Le fait de porter un regard attentif sur nos propres pensées pourrait permettre d’éviter ou, a minima, diminuer l’impact des biais cognitifs sur nos jugements et prises de décision (pourquoi je pense ce que je pense ? Quelles sont mes sources ? Que me dirait quelqu’un qui pense différemment de moi ?). Ces études sont particulièrement actives dans le domaine de l’apprentissage universitaire [23] [24] et la réduction des erreurs de diagnostic en médecine [25] [26].
Quant à savoir si l’on peut rendre plus automatique la pensée critique ou améliorer l’inhibition des informations non pertinentes à l’émission d’un jugement, il s’agit d’un champ d’étude en pleine expansion. Par exemple, des équipes de recherche mettent en place des interventions éducatives sur les biais implicites raciaux dans les écoles primaires afin de voir si elles peuvent diminuer l’impact de ces biais sur les comportements discriminants chez les enfants (études menées aux Etats-Unis) [27].
En résumé :
Les biais cognitifs trouvent leurs origines dans les processus cognitifs de Type 1 et 2.
Seuls les processus cognitifs de Type 2 peuvent permettre d’outrepasser les réponses intuitives erronées et les réponses analytiques ‘‘minimales’’ (celles qui confirment ce que nous pensions déjà).
L’entraînement des habiletés méta-cognitives pourrait faciliter le développement d’une pensée critique sur nos propres pensées de sorte à éviter les biais heuristiques et analytiques qui amènent à des jugements erronés ou des décisions non optimales pour l’individu.
Références et notes :
[1] Baumeister, R. F., Bratslavsky, E., Finkenauer, C., & Vohs, K. D. (2001). Bad is stronger than good. Review of general psychology, 5(4), 323.
[2] Evans J. St.B.T. (2011). Hypothetical thinking : Dual Processes in reasoning and judgment. Hove, UK : Psychology Press.
[3] Wason, P. C. (1960). On the failure to eliminate hypotheses in a conceptual task. Quarterly Journal of Experimental Psychology, 12, 129–140.
[4] Tversky, A., & Kahneman, D. (1974). Judgment under uncertainty: Heuristics and biases. Science, 185(4157), 1124-1131.
[5] Popper (1934) propose la réfutabilité comme critère de démarcation entre sciences et pseudosciences. Une proposition est dite réfutable lorsque celle-ci peut être mise à l’épreuve par l’expérimentation ou l’observation empirique. Ce critère implique dans la démarche scientifique de mettre en place des expérimentations qui puissent contredire l’hypothèse émise, plutôt que de tenter de les valider. Popper, K. (1934). La logique de la connaissance scientifique. Paris: Éditions Payot.
[6] Les quatre cartes représentent un A, un D, un 7 et un 3. La règle est la suivante : « S’il y a un A d’un côté de la carte, alors il y a un 3 de l’autre côté de la carte ». Il faut retourner la carte « A » (s’il y a un 3 derrière, cela prouve que la règle est vraie) et la carte « 7 » (si l’on trouve un A au dos, cela démontre aussi que la règle est fausse). Wason, P. C., & Johnson-Laird, P. N. (1972). Psychology of reasoning: Structure and content. London: Batsford.
[7] Wason, P. C., & Evans, J. St. B. T. (1975). Dual processes in reasoning ? Cognition, 3, 141–154.
[8] Evans J. St.B.T. (2011). Dual-process theories of reasoning : Contemporary issues and developmental applications. Developmental Review, 31, 86-102.
[9] Kahneman, D. (2011). Thinking, Fast and Slow. New York : Farrar, Strauss, Giroux.
[10] Bonnefon, J.F. (2016). The Pros and Cons of Identifying Critical Thinking with System 2 Processing. Topoi, 1-7.
[11] Shah, A. K. & Oppenheimer, D. M. (2008). Heuristics Made Easy : An Effort-Reduction Framework. Psychological Bulletin, 2, 207-222.
[12] Ratneshwar, S., & Chaiken, S. (1991). Comprehension's role in persuasion: The case of its moderating effect on the persuasive impact of source cues. Journal of Consumer Research, 18(1), 52-62.
[13] Alter, A. L., Oppenheimer, D. M., Epley, N. (2007). Overcoming Intuition : Metacognitive Difficulty Activates Analytic Reasoning. Journal of Experimental Psychology, 136, 569-576.
[14] Evans J. St.B.T. & Stanovich, E. (2013). Dual-Process Theories of Higher Cognition : Advancing the Debate. Perspectives on Psychological Science, 8, 223-241.
[15] Reber, R. & Schwarz, N. (1999). Effects of Percpetual Fluency on Judgments of Truth. Consciousness and Cognition, 8, 338-342.
[16] D’autres facteurs sont toutefois à considérer dans la réussite à ce test tels que le temps disponible, la motivation, le sentiment d’auto-efficacité en mathématiques pour la version originale, etc. Frederick, S. (2005). Cognitive reflection and decision making. Journal of Economic Perspectives, 19, 25–42.
[17] Si la batte coûte 1 euro de plus que la balle, cette dernière coûte 5 centimes, puisque 0.05 + 1.05 = 1.10 !
[18] Thomson, K. S. & Oppenheimer, D. (2016). Investingating an alternate form of the cognitive reflection test. Judgment and Decision Making, 11, 99-113.
[19] La notion d’engagement dans les idées est importante à considérer. Les réponses intuitives seraient d’autant plus difficiles à outrepasser qu’elles sont investies émotionnellement par l’individu (en lien avec les systèmes de valeur familiale, la morale, les habitudes etc.).
[20] Wason, P. C., & Johnson-Laird, P. N. (1972). Psychology of reasoning: Structure and content. London: Batsford.
[21] Beaulac, G., & Kenyon, T. (2014). Critical Thinking Education and Debiasing (AILACT Essay Prize Winner 2013). Informal Logic, 34(4), 341-363.
[22] Morgenstern, J. (2015). https://first10em.com/cognitiv...
[23] Maynes, J. (2015). Critical thinking and cognitive bias. Informal Logic, 35(2), 183-203.
[24] Soliemanifar, O., & Behroozi, N. (2015). Role of Personality Traits, Learning Styles and Metacognition in Predicting Critical Thinking of Undergraduate Students. Education Strategies in Medical Sciences, 8, 59-67.
[25] Croskerry, P. (2003). The importance of cognitive errors in diagnosis and strategies to minimize them. Academic medicine, 78, 775-780.
[26] Croskerry, P. (2014). Bias: a normal operating characteristic of the diagnosing brain. Diagnosis, 1, 23-27.
[27] Il existe deux types de biais « raciaux », les implicites et les explicites. Les biais raciaux explicites correspondent au fait d’avoir volontairement une attitude négative sur la base de la couleur de peau des personnes. Les biais implicites correspondent aux attributions négatives et involontaires que nous faisons lorsque nous rencontrons une personne inconnue, d’une couleur de peau peu commune dans notre environnement social. Les études en Psychologie du développement ont démontré que, rapidement au cours du développement, les êtres humains deviennent experts dans la reconnaissance des types de visage de leur entourage et ont des difficultés à reconnaître les visages d’un autre type de visage. Plusieurs études ont mis en évidence que ce phénomène cognitif s’accompagne d’une émotion positive lorsque nous voyons un visage auquel nous sommes habitué et d’une émotion négative lorsque nous sommes confrontés à un visage de type inconnu. Heyman, G. (2017). http://theconversation.com/how...
Illustrations :
Hélène Mottier