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Les cellules gliales : ces autres cellules du cerveau

Publié par Antoine Depaulis, le 24 juin 2013   7.4k

Focus sur les cellules gliales, longtemps négligées mais dont le rôle est crucial et le nombre plus élevé que celui des neurones.

Dans notre cerveau, il n'y a pas que des neurones ! Il y a tout un enchevêtrement de petits vaisseaux sanguins mais aussi une multitude d’autres cellules : les cellules « gliales ». Chez l'homme, ces cellules seraient 10 fois plus nombreuses que les neurones mais on a longtemps pensé qu'elles servaient essentiellement de « glue » pour les maintenir entre eux. Les cellules gliales sont totalement différentes des neurones : elles ne véhiculent pas l’information nerveuse et ne possèdent pas ces longs prolongements que sont les axones et qui permettent aux neurones de transmettre cette information sur des distances de plusieurs centimètres.

Depuis plusieurs années, on sait tout de même que ces cellules particulières ont un rôle fondamental pour le fonctionnement du cerveau et des neurones. Ainsi grâce à un type particulier de cellules gliales que l’on appelle « astrocytes » à cause de leur forme en étoile, les neurones sont bien nourris ! Et un neurone ça consomme, entre autre, beaucoup de glucose pour fonctionner correctement ! Les astrocytes apportent justement tout cela aux neurones grâce à leur connexion étroite avec les vaisseaux sanguins qui sillonnent notre cerveau et qui lui apportent les nutriments.

De plus, les astrocytes communiquent avec les neurones et peuvent même les aider à communiquer entre eux ! On dit qu’elles modulent l’information. Chaque astrocyte est en contact intime avec plusieurs dizaines de neurones et va ainsi pouvoir transmettre la même information à tous. Par exemple, elles aident les neurones à synchroniser leur activité électrique, une fonction essentielle pour le traitement de l’information par notre cerveau. Enfin, les astrocytes se « parlent » entre eux ! C’est un véritable réseau parallèle qu’ils dessinent dans notre cerveau avec des passages au niveau de leurs parois cellulaires qui permettent à plusieurs types de molécules de circuler. C’est un vrai trafic de l’information, plus lent que celui des neurones, mais qui intéresse de plus en plus les chercheurs en Neurosciences.

Alors il y a de fortes chances que lorsque les cellules gliales vont mal, les neurones qui les entourent vont mal fonctionner. Certaines maladies du cerveau semblent dues à un mauvais fonctionnement des cellules gliales, notamment des astrocytes, et des nouveaux traitements sont à l’étude pour essayer de soigner ces cellules trop longtemps négligées.

>> Article rédigé avec l’aide d’Isabelle Guillemain, neurobiologiste et maitre de conférence à l’Université Joseph Fourier.

>> Illustration : Inserm / Yasmina Saoudi