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Mémoires du Futur

Projet-démarche : Pour une Maison des Initiatives Citoyennes

Publié par Jean Claude Serres, le 26 janvier 2016   4.1k

Ce que je vais évoquer ici relève d’une part d’une critique constructive, d’un regard que je crois réaliste sur notre futur et de la prise en compte d’une complexité qui nous dépasse. Cela ne relève pas d’un projet qui serait à terminer comme la traversée d’une crise mais plutôt comme un chemin, une traversée qui n’a pas de port connu durant le trajet.

Une maison des initiatives citoyennes en serait le symbole d’un bien commun, une ressource numérique RERS et RECNP, Une maison de l’éducation, au service de tous avec des salles adaptées aux ateliers de différentes tailles comme aux ateliers numériques.

Sigles :

  • CCI Conseils consultatifs indépendants
  • RERS Réseau d’Echange Réciproque de Savoirs
  • RECNP Réseau d’Elaboration de Nouvelles Pratiques (citoyennes, parentales, du vivre en semble etc.)
  • MDH Maison des habitants

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SYNTHESE

Cibles du propos : focus CCI - RERS - Projets périscolaires

Propositions de pistes

Mutualiser les actions municipales entre ces 3 cibles

A - Nouvelles formes de Gouvernances : Missions racines à toutes formes d’organisation

4 missions indispensables à tout type d’organisation avec processus de décisions contextuels

B - Réduire la complexité du mille feuilles et pouvoir prendre en compte la complexité des interdépendances territoriales

Fédérer les ressources disponibles sur des projets transversaux intégrant le local et le global le court et le long terme comme dans une maison de l’éducation par exemple

C - Sortir de la confrontation Professionnels et Bénévoles

L’action citoyenne n’est pas une action militante ou bénévole mais une mission au service de la communauté comme une forme de service civique permanent avec valorisation (reconnaissance de compétence, développement de compétence, opportunité de se remettre en selle pour trouver un emploi rémunéré, etc)

D - Le rapport au pouvoir doit changer

Les multiples gouvernances ont pour mission fondamentale d’impliquer chaque habitant d’un territoire à adapter son comportement et ses décisions quotidiennes pour s’inscrire positivement dans les mutations qui nous traverse, dans des modalités résilientes aux changements politiques

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DEVELOPEMENT

Cibles du propos

Je cible trois champs : la démocratie participative via les CCI, la restructuration des MDH avec une nouvelle fondation des RERS et enfin l’ensemble de la problématique scolaire (nouvelles écoles, périscolaire et projet municipal). Il y a des invariants à identifier et de l’énergie à économiser à mieux orienter. Dans les projets périscolaires je pense en particulier à l’aide aux parents et à leur difficulté éducatives.

Le rapport au bénévolat et la lutte professionnel / bénévole (ex refus de bénévoles dans les bibliothèques municipales : sauvegarde des emplois

La difficulté d’établir de nouvelles gouvernances (municipale, cci, comité de liaison CCI, gouvernance des futur RERS, des MDH, des projets scolaires et de démarches citoyennes

La difficulté de communiquer, que le mythe de la transparence informationnelle ne fait qu’accroître. Exemple l’impossible compréhension du fonctionnement de la MDH de Chorier Berriat par les usagers dont je fais parti.

Comment traiter de manière efficace, efficiente et pertinente ces difficultés communes aux trois cibles citées ? A cela il faut ajouter la peur du changement des structures militantes focalisées sur leurs acquis passés, ce que peut révéler l’écart vote des rythmes scolaires A et C par rapport aux structures militantes.

Voila le cadre de réflexion rapidement posé. Voici maintenant des pistes de progression. Souvent dans les problématiques complexes, pour avancer il faut envisager des actions contradictoires simultanées ex en réunion être plus dirigiste sur les cadres horaires et être plus participatif sur le contenu des échanges et de l’agenda

Propositions de pistes : Mutualiser les actions municipales entre ces 3 cibles

A - Nouvelles formes de Gouvernances : Missions racines à toutes formes d’organisation

Mission 1 : établir les modalités de gouvernances dans 4 contextes

1a) régulation de l’organisation mode très participatif (ex chartes et valeurs)

1b) gestion des situations de crise mode très directif et bien cadré par le 1a)

1c) Engagement des stratégies diagnostic, vision et expérimentation simultanées sur trois horizons de temps : opérationnel, tactique et stratégique

1d) pilotage d’innovations sociales (prise de risques volontaires, conduite du changement et pédagogie - inclue 1a 1b et 1c)

Tout cela ne s’improvise pas et demande du temps de l’énergie et de la formation. Ce n’est pas chaque CCI, chaque RERS, chaque RECNP qui doit réinventer cela

Mission B : conduire les stratégies liées aux missions et au développement (cible pertinence)

La difficulté majeure me semble être de construire et de partager une vision collective des enjeux sociétaux multiples et interdépendants Ecologie - Famille Religions - industrialisation numérique etc. pour ne pas se focaliser sur un seul axe (exemple travers majeur de l’expérimentation Alternatiba). C’est l’un des enjeux majeurs de la mission 4 en terme « d’éducation citoyenne » pour la municipalité, les CCI, les RERS et les projet scolaires (ex notre rapport au temps)

Missions C : gérer les ressources disponibles. Nous disposons de très peu de ressources réellement disponibles qu’elles soient financières, logistiques (ex salles équipées pour le numérique), humaines et compétences (je reviendrai plus loin sur ce point). Nécessiter de centraliser et de ne pas réinventer la roue à chaque projet ou cible.

Mission D : informer, former, éduquer. La volonté de transparence masque la difficulté de prise en compte du trop d’information disponible, de la difficulté à donne du sens et de construire une vision panoramique des enjeux. C’est la mission la plus difficile. Informer objectivement : l’opposition doit pouvoir disposer des mêmes moyens. Former c’est, en particulier, déployer les acquis d’une expérimentation pour que chaque groupe n’ait pas à reproduire la même dépense d’énergie. Eduquer consiste à identifier puis a poser les questions essentielles auxquelles chaque habitant doit pouvoir construire sa propre réponse et son engagement citoyen.

B - Réduire la complexité du mille feuilles et pouvoir prendre en compte la complexité des interdépendances territoriales.

B1 mille feuille géographique de chaque habitant, à l’ilot d’immeuble, au quartier (saint Bruno - Poisat) au secteur ou future mairie d’arrondissement (cf Lyon) (Secteur 1 - Fontaine) et jusqu'à la métropole :

  • En ce qui concerne les domaines de compétence : transports, déchets, scolarité etc.
  • En ce qui concerne les organisations sociales CCI, tables de quartier, associations de quartier, les projets périscolaires, les RERS etc.
  • En ce qui concerne le monde associatif, de la culture, de la solidarité etc.

B2 mille feuille des problématiques et des compétences

Besoin de fédérer les ressources et compétences pour les fertiliser. Nécessité de quitter les logiques militantes sectorielles en perte d’énergie et en vieillissement, pour s’orienter vers des organisations moins nombreuses, poly compétentes et pouvant aborder et traiter les interdépendances entre les familles de problèmes thématique. Ex liens entre (projets scolaires, aides aux parents, difficultés à parler le français, difficultés à utiliser les ressources numériques, problèmes de circulation, etc.)

1 - Nécessité de pendre en compte les inter territorialités (facteur d’échelles) et les contraintes d’inter dépendances (penser décider et agir local <> global) et les synergies associées

2 - Nécessité de pendre en compte les interdépendances entre projets et compétences sectorielles et les synergies associées : exemples synergies et collaborations en terme de ressources physiques (salles de réunion, salles informatiques, communication numérique, mode associatif pour gérer les ressources financières) et en terme de compétences (problèmes, stratégies, expérimentation, surveillance) entre les actions municipales, les actions des CCI, des associations de quartiers, les RERS, les bibliothèques, les projets périscolaires etc…

C - Sortir de la confrontation Professionnels et Bénévoles

Ce qui a bien fonctionné au XIX et XX siècle n’est plus opérationnel aujourd’hui : les logiques politiques, militantes, syndicales, et associatives qui se sont construire dans des confrontations de chapelles de pouvoir et de compétences sectorielles. Aujourd’hui nous avons besoin d’intelligence collaborative et de compétition avec les problèmes à résoudre devant nous. Nous sommes confronter à une exigence d’innovations sociales multi sectorielles dans toutes les facettes du vivre ensemble. Nous avons à migrer d’organisations militantes sectorielles vers des organisations ou institutions nouvelles à créer dans des logiques missionnaires. Quels sont les problèmes de terrains comment les aborder et les réduire ? Nous devons passer des logiques de flux poussés par les compétences et les convictions à des flux tirés par les problèmes et leur besoin de résolution.

Il y a une fuite et une baisse des ressources bénévoles liées à multiples facteurs dont l’épuisement des classes d’âge en activité professionnelles, le rejet de toutes les formes d’institutions actuelles et de manière similaire à l’emploie décalage entre l’offre et la demande.

L’activité dans un CCI ou dans un RERS ne devrait plus être considéré comme une activité bénévole ou de loisir mais comme une activité professionnelle qui exige des compétences, que ces compétences soient reconnues et développées, une forme de service civique ou citoyen : un espace de progression pour les personnes en rupture professionnelles, une contre partie des pensions de retraites pour les retraités en capacité d’agir pour la citée. Chaque mission des services de municipalité doit pouvoir ouvrir des « postes » à des engagements civiques (et nous plus bénévoles) sur des temporalités variables (trois à six mois pour les chômeurs, très flexibles pour les retraités) dans des logiques de projets ou chantiers mensuel ou trimestriels

Les CCI, projets périscolaires et RERS sont des champs possibles d’expérimentation de nouvelles formes de gouvernance, d’agir ensembles, de mobilisation d’intelligence collective pour faire face aux mutations de tous types.

D) Le rapport au pouvoir doit changer

Ce qui fait société et permet le vivre ensemble est l’ensemble des décisions que chaque habitant prend au quotidien. Le politique, les élus ne sont que les jardiniers de ce qui fait pousser les plantes. Nos changements liés aux mutations, nos innovations sociales résulteront de chaque décision individuelle face au rapport au temps ( le ralentir, investir dans les temps long), au rapport aux compétences (apprendre est une exigence continue pour chacun d’où l’enjeu des RERS pour demain et de la capacité à utiliser les ressources numériques)

CCI, RERS, Projets péri scolaires, sont des moyens parmi d’autre de développer la compétence citoyenne chez chaque habitant. Cela doit être le cœur des nouvelles formes de gouvernance de la démocratie participative citoyenne : développer une mission civique du vivre ensemble dans une communauté de territoire, pour chaque habitant. Pour garantir le bon fonctionnement, le déploiement et l’adaptation aux nouveaux besoins, Un CCI des CCI, un RERS des RERS, Une maison de l’éducation ou encore une maison des initiatives citoyennes que j’avais suggéré il y a un an, la ville ou la métropole ont besoin d’initier une maison réelle ou symbolique qui regroupe les différentes ressources et compétences citoyennes d’engagements civiques, disponibles sans rémunération financière, pour innover socialement, élaborer de nouvelles pratiques et se mettre en capacité de déployer, d’accompagner, de stimuler les initiatives citoyennes qui éclosent ici et là, souvent dans des lieux informels.

Les ressources et compétences, portant les valeurs de solidarité, d’ouverture aux autres et à la différence et en recherche du mieux vivre ensemble paraissent se raréfier par rapport aux ressources dominées par la peur et le repli sur soi. Nous devons être en mode de prévention et anticiper une position minoritaire sur une certaine période d’où :

  • Résiliences des structures crées aux alternances politiques
  • Résistance constructives aux majorités contraires
  • Fonctionnement possible sans subvention et en particulier sans ressource salariée structurelle

Ressources complémentaires :