A la découverte du LOG grenoblois
Publié par Echosciences Grenoble, le 29 octobre 2012 4.2k
La Casemate inaugurait le 23 mars le premier FabLab grand public de France. Un atelier ouvert à tous pour venir imaginer, partager et concrétiser des projets avec des passionnés de technologie. Plongée dans un espace hors du commun avec un des maîtres des lieux : le Laboratoire Ouvert Grenoblois.
Des murs en pierre, des lumières tamisées, des tables tenues par des tréteaux accueillant d’étranges machines : bienvenue dans l’antre du hackerspace grenoblois dans les combles de la Casemate, siège du Centre de Culture Scientifique Technique et Industrielle (CCSTI). Apparus au début des années 60 aux Etats-Unis, les hackerspaces rassemblent initialement des étudiants autour de l’électronique et de l’informatique dans des lieux incongrus (caves, squats). Dans les années 80, le mouvement s’étend, gagne l’Europe et s’ouvre progressivement au grand public en diversifiant ses activités (do it yourself, arts numériques).
A Grenoble, l’association Log [pour Laboratoire ouvert grenoblois], réunit depuis 2008 chaque jeudi soir à la Casemate des dizaines de passionnés dans cet espace communautaire où petits et grands, inventeurs fous ou bricoleurs du dimanche se rencontrent pour mettre en commun leur savoir-faire, bidouiller et échanger autour de leurs idées.
Discussions interminables autour d’un coin de table, rires étouffés en provenance d’un canapé. Comme le raconte Sylvain Miermont [@Sylva1n sur Twitter], président de l’association, le principe du hackerspace est avant tout de promouvoir le partage de connaissances, de fournir un « troisième lieu », un espace de vie agréable où chacun amène sa curiosité, son goût d’apprendre, et prend plaisir à discuter, à mettre les mains dans le cambouis en compagnie d’autres membres. Une philosophie qui contraste avec l’aspect militant et la politisation le mouvement qui comprend près de 130 hackerspaces actifs sur les cinq continents.
Composée uniquement de bénévoles et entièrement auto-financée grâce aux souscriptions de ses membres, l’association repose sur une organisation ad-hoc la plus flexible possible et n’est pas propriétaire de son matériel. Elle bénéficie en effet à titre gracieux du local à la Casemate et d’un droit d’utilisation sur les machines, mises à disposition par le CCSTI de Grenoble.
Depuis jeudi 23 mars, et pendant [environ un an], le Laboratoire Ouvert Grenoblois partage ses locaux avec le nouveau FabLab (fabrication laboratory, laboratoire de fabrication ndlr.), une initiative [du CCSTI soutenu par la ville de Grenoble, la Métro et les investissements d'avenir via le consortium Inmédiats] pour favoriser l’accès à la culture scientifique. Si le hackerspace se focalise sur la participation et l’échange entre les membres bénévoles de l’association, le FabLab, lui, a une vocation plus utilitaire et s’inscrit dans la perpective du futur Living Lab de la Presqu’Ile et de GIANT.
Le Log est néanmoins associé [à ce] projet en animant chaque mardi des ateliers. De l’imprimante 3D à la fraiseuse numérique en passant par la découpeuse laser, il s’agit de démystifier les technologies et d’aider le public à se les approprier, en faisant découvrir aux curieux de tous les horizons, le fonctionnement de ces surprenantes machines et les résultats des projets réalisés.
C’est le cas par exemple de la « Miditendo », une manette de jeu transformée en instrument de musique, réalisée par Kamel Makhloufi, designer d’origine, et visiblement très appréciée par Lucas, 12 ans, élève en cinquième, en train de s’amuser à interpréter quelques notes de « Au clair de la Lune ».
De son côté, Léa, 32 ans et cadre dans la fonction publique, vient pour la première fois au FabLab et s’étonne devant l’étrange lampadaire fait de pièces de caoutchouc assemblées, tandis que les membres du Logre s’attachent à expliquer le « pourquoi du comment » de leurs créations auprès de la centaine de visiteurs venus à l’inauguration du Fab Lab.
Un lieu d’expérimentation, d’innovation et de passion au coeur de Grenoble autour d’une association qui au final ne demande qu’à accueillir de nouveaux rêveurs…
>> Source : article initialement publié sur l'Avant-Post, le site des étudiants du master journalisme de Science Po Grenoble (les mises à jour sont entre crochets)
>> Illustrations : makerbot, Ilan Ginzburg pour La Casemate (Flickr, licence CC) et Nico Neefs