CAMI : Gestes Médico-Chirurgicaux Assistés par Ordinateur
Publié par Aleksandra Bogdanovic-Guillon, le 11 juin 2012 3.6k
La fédération de six laboratoires, coordonnée par l’UJF, affiche un objectif : coopérer avec cliniciens et industriels pour proposer des innovations médicalement utiles, économiquement viables et largement diffusables.
Depuis plus de 25 ans Grenoble est pionnière en gestes médico-chirurgicaux assistés par ordinateur (GMCAO). L'ambition de CAMI est de passer au stade supérieur et de fédérer à l'échelle nationale les six UMR d'Universités, du CNRS et de l'INSERM – Brest, Grenoble, Montpellier, Paris, Rennes et Strasbourg – qui ont su transférer de façon significative à la clinique leurs avancées en GMCAO.
Une histoire riche en enseignements
« La GMCAO est née en 1984 de la question : Comment utiliser l'imagerie médicale en guidage ? Même les meilleurs chirurgiens veulent repousser leurs limites ! Associer trois forces était la clé du succès : sciences, médecine et industrie.» raconte le professeur UJF Philippe Cinquin, directeur du laboratoire TIMC-IMAG, porteur du projet. Des centaines de milliers de patients ont déjà profité de ces traitements. Et si les premières applications étaient spécifiques, insérer une vis dans une vertèbre selon le bon axe ou obtenir l'alignement parfait pour une prothèse du genou, elles se sont ensuite généralisées. La neurochirurgie, l’urologie, la radiothérapie, la radiologie interventionnelle et bien d'autres applications en ont bénéficié depuis.
La recherche : cinq axes et beaucoup d'interactions
Cinq axes de recherche ont été définis pour permettre au chirurgien d'être mieux formé, de voir au-delà du visible, d’être assisté dans la prise de décisions vitales, d’accéder à une dextérité augmentée et de démontrer le service médical rendu. Le Labex interagira étroitement avec des hôpitaux, dont le CHU de Grenoble et ses partenaires d’ECCAMI, ainsi qu’avec d'autres Labex grenoblois (PERSYVAL-lab, ARCANE, TEC XXI).
Des ambitions pour l'enseignement
Outre le développement de nouvelles filières d'enseignement ou de formation continue pour les médecins, étudiants en sciences ou ingénieurs, le Labex s’intéresse aussi à l'apprentissage lui-même. « Avec le réseau PERSYVAL-lab, nous cherchons de nouvelles méthodes pédagogiques utilisant la réalité augmentée et la modélisation.» explique le porteur du Labex.
La valorisation s'appuiera sur des bases solides
CAMI a un fort ancrage dans le monde industriel, comme en témoignent les 60 brevets du seul laboratoire TIMC-IMAG. De manière résolue, le Labex veut poursuivre cette dynamique, multipliant des brevets, créant des start-ups ou opérant des transferts industriels. « Nous voulons développer des solutions viables qui démocratiseraient l'accès aux soins. Gage de sérieux, six Pôles de compétitivité et une vingtaine d'entreprises nous soutiennent.» conclut Philippe Cinquin.
>> Source : article initialement publié dans Les Dépêches de l'UJF n°39 (avril-mai 2012)
>> Illustrations : ECCAMI